Ce Laurent n'est pas un gars sérieux. Il demande un coup de main, et, après, il fait sa nunuche. Il faut vraiment être complètement Gbagbo pour se mettre dans ce genre de situation. La situation de la Côte d'Ivoire est connue. Le plus grave «flingage» d'un pays de ces dernières années. Ce Laurent n'est pas un gars sérieux. Il demande un coup de main, et, après, il fait sa nunuche. Il faut vraiment être complètement Gbagbo pour se mettre dans ce genre de situation. La situation de la Côte d'Ivoire est connue. Le plus grave «flingage» d'un pays de ces dernières années. La Suisse de l'Afrique est devenue un Rwanda en puissance en deux discours et trois actions de milices fanatisées. On ne va pas tartiner sur ça, c'est déjà assez lamentable et affligeant. Mais le Laurent en question nous envoie des gars pour une médiation. Bienvenue. À la sortie du Palais Royal, où ils ont été reçus par S.M le Roi, ils squattent les écrans de nos deux télés pour dire : «Merci le Maroc, cette médiation est super et c'est fantastique». Avant, ils ont, quand même, remis une lettre de Gbagbo au Souverain. Tout cela est bien clair. Mais, deux jours après, la présidence Gbagbonienne annonce qu'elle n'a jamais demandé de médiation et que les Pieds nickelés qui ont fait le voyage de Rabat avec leur missive ne représentaient qu'eux-mêmes. Quel foutoir ! Il est tombé sur la tête, ce Laurent. D'abord, le Maroc n'a rien demandé. Quand il est sollicité, il est poli, il répond. Mais la Côte d'Ivoire, c'est vraiment le dernier guêpier dans lequel on mettrait le nez, surtout si on n'est pas sollicité. On a déjà 700 gars à nous là-bas sous le béret bleu des N.U, c'est suffisant comme quote-part pacifique marocaine dans le suicide collectif ivoirien. Gbagbo peut bien penser que S.M Mohammed VI peut l'aider à arrondir les angles avec un Jacques Chirac qui ne le supporte plus depuis l'assassinat crapuleux de soldats français innocents. (Oui, ça existe.) Mais pour que cela marche, il faut qu'il ait les noix de coco bien accrochées, et là où il faut. Il ne faut pas qu'au premier coup de vent, il se retrouve avec, justement, les noix de coco par terre. Maintenant, il est vrai que la démarche de Gbagbo le magnifique n'a pas plu à l'auguste Sud-Africain, Thabo Mbeki, qui est déjà officiellement, pour le compte de son pays, médiateur en Côte d'Ivoire. Si Gbagbo veut doubler Thabo, c'est une chose, et s'il considère que Thabo ne peut pas assurer avec Chirac, c'est aussi une chose, mais nous mettre nous dans la mouise, c'en est une autre. Quel intérêt ? Un coq ne chante jamais aussi fort que quand il a les deux pieds dans la fiente, mais il faut, au moins, que la mélodie soit bonne. Bilan de l'opération noix de coco : notre Roi n'est pas content, Thabo non plus - il croit que c'est un complot pour lui niquer sa Coupe du monde-, et Gbagbo, aussi, n'en mène pas large. Seul Chirac se marre devant sa copieuse tête de veau. Dans cette drôle d'affaire, la sagesse africaine a été ignorée. Elle dit : «N'avale jamais une noix de coco si tu n'as pas l'anus solide.» Maintenant, on est informé sur les dégâts. Gbagbo à présent, comme dirait un ami portugais, a mal à la mâchoire. S'il ne peut plus mâcher, il n'a qu'à boire du jus de coco, debout !