Le gouvernement Jettou n'a pas encore clarifié sa vision pour la relance du processus de la libéralisation des télécommunications. Les professionnels s'attendent à un coup de pouce pour sortir ce processus de sa léthargie. Le train de la libéralisation des télécoms, qui a été mis sur les rails avec l'adoption de la loi 24-96, semble en train de dérayer. L'échec de l'appel d'offres relatif à l'octroi d'une deuxième licence fixe est le signe révélateur du dysfonctionnement qui a affecté ce processus. Le second symptôme de cette panne de libéralisation est l'hémorragie de ressources qui affecte l'Agence Nationale de Réglementation des Télécoms (ANRT). Il s'agit du départ de son directeur général Mustapha Terrab et le directeur des Technologies de l'Information, Amine Alaoui. Le manque de visibilité sur l'avenir du régulateur se complique par la discrétion, notamment envers les médias, imposée par son nouveau directeur, Othmane Demnati, qui a pris les commandes de l'Agence depuis avril de l'année dernière. A ces facteurs internes réunis, s'ajoute la déprime du marché international des télécoms qui a aggravé ce dysfonctionnement. Devant ce legs, le gouvernement Jettou s'est contenté de la suppression du portefeuille du Septi de la composition de son équipe pour le rattacher au ministère de l'Industrie, du Commerce et des Télécoms. Le développement économique du pays est tributaire de son infrastructure de télécommunication. Tant que la situation du monopole prévaut sur le segment du fixe, les entreprises et le marché domestique continueront à souffrir des coûts élevés et de la relative qualité de services fournis par l'opérateur historique.