Driss Jettou communique. Le Premier ministre est fier de son bilan à mi-mandat et de la qualité de son équipe. C'est ce qui ressort de sa rencontre avec la presse nationale quotidienne dans la soirée du lundi 21 février. Driss Jettou communique. Le Premier ministre est fier de son bilan à mi-mandat et de la qualité de son équipe. C'est ce qui ressort de sa rencontre avec la presse nationale quotidienne dans la soirée du lundi 21 février. Mis bout à bout, les actions accomplies et les chantiers lancés dont il a fait un large tour d'horizon forment un vrai programme de développement pour le Maroc. C'est sur ce travail précis et chiffré qu'il dit vouloir être jugé, invitant les autres à éviter de jeter le bébé avec l'eau du bain dans une vision réductrice et nihiliste qui tente d'accréditer l'idée que “rien ne fonctionne dans ce pays“. Pour lui, le Maroc évolue dans le bon sens, sauf qu'il convient “d'accélérer le rythme“ et bannir “l'amateurisme“ dans le choix des hommes qui, à ses yeux, doivent mettre en avant une expertise reconnue dans tel ou tel secteur. Driss Jettou est dans cet état d'esprit, il s'est relâché un peu, disant les choses clairement selon ses convictions, décochant au passage et non sans colère des messages à ses détracteurs, ces imprécateurs qui “s'improvisent économistes, alors qu'ils n'ont jamais rien créé de leur vie“. Façon de signifier qu'il faut mettre la main dans le cambouis et être dans l'action pour connaître la réalité du pouvoir. Tout à sa démonstration, Driss Jettou n'oublie pas de remettre les pendules à l'heure, en affirmant sur un ton ferme qu'il exerce pleinement ses prérogatives de chef du gouvernement. “Je considère que j'ai les moyens de ma mission et puis, j'ai d'excellentes relations avec S.M le Roi et la meilleure chose qui m'est arrivée c'est que les Rois du Maroc m'ont permis de servir les Marocains“. C'est clair, net et précis. Cette mise au point se veut un acte de clarification politique qui lève toute ambiguïté sur l'action du gouvernement qui bénéficie, selon lui, d'une grande marge de manœuvre comme peut-être aucun n'en a eu par le passé. Driss Jettou le dit et le répète pour mieux assumer son bilan et éviter les malentendus. Cela se voit aux intonations de sa voix et au fil de son raisonnement, c'est un nouveau Jettou qui s'adresse à la presse. Celui dont la légitimité politique a été contestée dès et après sa nomination en octobre 2002 au poste de Premier ministre cède aujourd'hui la place à un homme qui a acquis une autre légitimité : celle qui se forge dans l'action. Plus industrieux qu'industriel, homme de dossiers bien plus qu'homme d'affaires, il occupe un poste d'observation à la confluence des problèmes économiques et sociaux du pays ainsi que de ses insuffisances politiques. Arrivé à maturité, Driss Jettou a compris. En deux ans et demi à la tête de la Primature, il a saisi beaucoup de choses, côtoyé beaucoup de monde, géré beaucoup de situations. “ Un Premier ministre, tout comme les membres de son cabinet, prend des décisions politiques même s'il n'est pas affilié à un parti“, explique-t-il. De plus en plus adapté à la fonction qu'il a contribué à valoriser par ses qualités personnelles et sa vision du développement du pays, Driss Jettou est en train de négocier une autre étape. Tout en restant égal à lui-même.