Si le Maroc ne figure pas dans le palmarès du Festival international du film de Marrakech (FIFM), clôturé samedi dernier, le continent auquel il appartient y est, du moins, représenté. Et ce à travers le film autrichien «Joy» de sa réalisatrice allemande, Sudabeh Mortezai, qui s'est entourée d'un casting majoritairement africain. «Je remercie toutes les femmes qui ont travaillé avec moi dans le film», exalte la cinéaste dès qu'elle a reçu l'Etoile d'or du festival qui lui a été remise par la star Monica Bellucci. Quant au film, qui a remporté cette récompense et a été projeté une deuxième fois au festival après la cérémonie de clôture, il raconte l'histoire de la jeune nigériane Joy qui débarque en Europe pour venir en aide à sa famille. L'héroïne se retrouve, tout comme d'autres filles, victime de traite humaine et subit le calvaire de l'exploitation sexuelle pour payer la dette de son immigration en Europe. Outre ce film, le long-métrage «La camarista» (The Chambermaid) de sa réalisatrice mexicaine, Lila Avilés, a, pour sa part, remporté le prix du jury. «J'aime bien ce film», indique la cinéaste après avoir reçu le trophée des mains de l'actrice marocaine Sonia Okacha. De son côté, le réalisateur marocain, Faouzi Bensaidi, a remis le prix de la mise en scène au cinéaste serbe, Ognjen Glavonic, pour son film «The Load». «J'étais heureux de présenter mon film. Je suis sans mots», déclare l'artiste serbe à l'issue de l'annonce de son œuvre et la remise de son trophée. A son tour, l'actrice Aenne Schwarz a reçu le prix d'interprétation féminine pour sa participation au film «All good» de sa réalisatrice allemande, Eva Trobisch. «Je suis très chanceuse. Le prix veut dire beaucoup pour moi», indique l'actrice après la remise du trophée. Le Tunisien Nidhal Saadi, lui, a remporté le prix d'interprétation masculine pour sa participation au film «Fi Ainaia» (Regarde-moi) du réalisateur Nejib Belkadhi, dans lequel il traite la situation des enfants autistes. «Je ne m'attendais pas à ce prix. J'en suis fier. En rêvant de ce prix, j'ai pleuré, j'ai même dormi dans la rue. Je me suis donné les moyens de ce rôle. C'est pour la première fois que je suis acteur de cinéma. Je suis honoré pour moi et la Tunisie. Vive Marrakech!», exalte l'artiste. Au-delà du moment de liesse à l'issue de l'annonce du palmarès, les gagnants n'ont pas manqué de souligner qu'ils doivent une fière chandelle à Sa Majesté le Roi, à SAR le Prince Moulay Rachid, à la fondation du FIFM et au jury présidé par le réalisateur américain James Grey. «Nous étions obligés de prendre des décisions. La mission est complexe. Une compétition est confortable pour un match de football», indique James Gray, avant l'annonce du palmarès, avec une note d'humour.