L'incorporation du revenant Soufiane Boufal, qui a relevé Belhanda blessé juste avant la pause, a constitué le déclic pour le groupe de retrouver son style avec pressing et jeu à une touche de balle. Vendredi, au complexe sportif Mohammed V de Casablanca, les Lions de l'Atlas ont fait d'une pierre deux coups. En brisant le signe indien face à la redoutable formation camerounaise laquelle ne s'est jamais inclinée dans ce duel, le Maroc poinçonne son ticket de qualification pour la CAN 2019. Dans cette rencontre très serrée et assez équilibrée avec la balle plus concentrée dans l'entrejeu, les Marocains ont tenté de diversifier leurs attaques en jouant sur la vivacité des deux latéraux, Hakimi et Mazraoui, qui n'ont cessé d'apporter de la fraîcheur à l'abordage. Mais à la pointe de l'attaque, Boutayeb était isolé au milieu des deux tours de contrôle de la défense centrale, Jérôme Junior Onguéné et Michael Ngadeu, une véritable muraille infranchissable que seuls les tirs de Ziyach tentaient de secouer ou encore la percée de Belhanda avant de servir l'attaquant de l'Ajax qui, devant le gardien Onana, rate en essayant de jouer à la finesse. Dans l'autre camp, les hommes du Néerlandais Seedorf, épaulé par l'ex-star du FC Barcelone Patrck Kluivert, ont plus cherché la vitesse de leur capitaine Brillant Toko et de Christian Bassogog pour déstabiliser la dernière ligne des Marocains où le revenant Benatia assurait son rôle de capitaine. Ils avaient, le plus besoin de moments de clairvoyance, de la bonne vision et aération de balles, de magie de la part de Ziyach pour réussir le «miracle» tant espéré d'un premier succès sur les Lions Indomptables. L'incorporation du revenant Soufiane Boufal, qui a relevé Belhanda blessé juste avant la pause, a constitué le déclic pour le groupe de retrouver son style avec pressing et jeu à une touche de balle. Et la récompense ne tarda pas à venir. Moins de dix minutes de la reprise, la sanction tomba après des opportunités où le milieu offensif du Celta Vigo était impliqué par ses qualités de provocation des adversaires. A la 53è, sur l'une de ses offensives déroutantes avec les passes en triangle, Hakimi sert un caviar à l'insaisissable Boufal en pleine surface de réparation mais ce dernier, poussé irrégulièrement dans le dos, obtint le pénalty transformé sans peine par Ziyach. Ce coup de massue dérouta encore plus les Camerounais, pratiquement perdus sur l'aire de jeu alors que les Lions de l'Atlas continuaient à bousculer leurs vis-à-vis pour aggraver la marque par le même Ziyach, auteur d'une frappe magistrale (64è) traduisant au tableau d'affichage cette supériorité dans le jeu. L'addition aurait pu être plus salée tellement les hommes de Renard en voulaient et sont allés chercher cette victoire au fin fond de leurs trippes d'autant que la défense des visiteurs était devenue prenable. Cependant le score en restera là pour que, finalement, les Marocains mettent fin à la série noire face aux Camerounais en onze oppositions. A la fin de la rencontre, Hervé Renard a reconnu que «ce match est une équation difficile. Il fallait se porter à l'attaque tout en évitant de s'exposer aux contres des Camerounais en cas de pertes de balles dans des zones cruciales qui peuvent faire très mal d'autant que les Camerounais, très forts dans les duels et capables de faire la différence, ont une puissance physique exceptionnelle qui les rend très difficiles à mener». Cette victoire est aussi celle de la confiance. Le Maroc disputera mardi une rencontre amicale qui l'opposera aux Aigles de Carthage à Radés également qualifiés pour la CAN 2019.