Il est un fait sur lequel on ne peut rien dire: les électeurs israéliens, ou plutôt la minorité d'entre eux qui se sont déplacés aux urnes mardi ont fait leur choix. Démocratiquement parlant. Et selon les règles même dévoyées d'une démocratie qui devient l'otage de ses propres règles. Il est un fait sur lequel on ne peut rien dire: les électeurs israéliens, ou plutôt la minorité d'entre eux qui se sont déplacés aux urnes mardi ont fait leur choix. Démocratiquement parlant. Et selon les règles même dévoyées d'une démocratie qui devient l'otage de ses propres règles. Mais là n'est pas le propos du moment que les électeurs ont voté pour l'extrême droite sanguinaire que représente le Likoud et ses affidés des partis religieux orthodoxes. Mais au-delà des questions de principe sur le respect des choix des électeurs, les élections de mardi posent un problème de fond. C'est que l'élection d'Ariel Sharon signifie pour tout le monde un choix de la guerre au détriment des probables possibilités hypothétiques de paix. Ce qui dépasse largement le cadre strictement israélo-israélien et pose problème pour toute la région du Moyen-orient, voire pour la stabilité dans le monde. Il est clair que les États-Unis vont applaudir la démocratie de Tel Aviv. Il est clair aussi qu'après le message du leader des travaillistes au chef du Likoud, où il reconnaît sportivement la débâcle de sa formation, personne n'y trouvera rien à redire sur le plan formel de la question. Mais là où les vrais problèmes commencent c'est quand on essaie d'inscrire la parade électorale de Sharon et ses sbires dans son contexte et dans son timing. Aujourd'hui et plus que jamais, les USA se disent prêts à renverser n'importe quel régime qui ne sied pas à leurs intérêts. L'Irak paie les pots cassés à la fois d'un régime peu ou pas du tout démocratique qui règne sur Baghdad depuis des décennies et de la décision US pour l'éjecter et placer un régime qui lui soit inféodé. Tout le monde sait que l'Irak n'a pas d'armes de destruction massive, y compris les inspecteurs dépêchés par l'ONU sur instigation américaine. Mais seuls les USA veulent en trouver pour en découdre avec Saddam Hussein. Cela semble irrationnel comme logique mais c'est ainsi. On oublie vite, et Georges Bush père doit s'en souvenir, que si l'Irak a été sur-armé, c'est par la volonté américaine. La guerre que les USA ont livrée à la révolution iranienne par le truchement de l'Irak a nécessité des armements et des infrastructures pour les fabriquer. Le résultat est là : l'Irak n'obéit plus ou comme disent les informaticiens, ne répond plus. Pourquoi alors tout cet acharnement ? Alors que tout le monde sait que si un régime doit être sanctionné, c'est bien Israël. Il détient des armes de destruction massive sans que quiconque, y compris notre égyptien président de l'AIEA ne pipe mot. Des armes chimiques aussi. Et si aujourd'hui le tribunal pénal international fait semblant de se concentrer sur le dossier serbe, l'urgence est plutôt de traduire Sharon et ses sbires devant une cour martiale. Ses crimes contre l'humanité n'ont pas besoin de preuves. Il les commet chaque jour, au vu et au su du monde entier. C'est là le visage de la démocratie israélienne. Les Palestiniens, ou du moins ce qui en reste, attendront encore.