A l'occasion de la présentation devant les parlementaires du budget alloué au ministère de l'intérieur Plusieurs annonces ont été faites par le ministre de l'intérieur, Abdelouafi Laftit. Ce dernier s'exprimait devant les membres de la commission de l'Intérieur, des collectivités territoriales, de l'habitat et la politique de la ville à la Chambre des représentants à l'occasion de la présentation du projet de budget alloué au ministère de l'intérieur. Laftit a dans ce sens affirmé qu'un total de 116 projets d'une valeur de 81 millions de dirhams ont été approuvés au profit de 93 communautés soulaliyates afin de soutenir notamment des projets générateurs de revenus pour les ayants droit. Pour le ministre, les terres des communautés soulaliyates constituent un levier de développement non seulement pour les ayants droit, mais aussi pour l'Etat compte tenu de leur rôle indéniable dans le développement économique et social et la promotion des investissements. Dans les détails, M. Laftit a précisé que 450 communautés concernées par l'opération d'appropriation ont été recensées pour une superficie globale de 336.664 hectares, une démarche qui a permis d'établir 341 listes pour les ayants droit et 123 terrains agricoles s'étendant sur 59.000 ha. Les efforts sont actuellement focalisés sur l'accélération de la cadence des opérations d'appropriation, en coordination avec les services compétents du ministère de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. Par ailleurs, le responsable a indiqué que le ministère met en œuvre des projets visant l'insertion de ces communautés et les ayants droit dans la dynamique de développement local, dans un esprit de complémentarité avec l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), les programmes initiés par les collectivités locales, les départements ministériels ou bien la société civile. L'INDH était également au centre des débats. Dans ce sens, le ministre a souligné que l'année 2019 sera marquée par le début de la mise en œuvre de quatre programmes complémentaires auxquels devront contribuer les différents acteurs du domaine social. Ces programmes sont destinés à combler le déficit en infrastructures, à accompagner les personnes en situation de précarité, à améliorer les revenus et favoriser l'insertion économique des jeunes, a-t-il expliqué, notant que SM le Roi Mohammed VI a procédé en septembre dernier au lancement de la troisième phase de l'INDH 2019-2023. Il a poursuivi que le ministère se penchera en 2019 sur la mise en œuvre de cette nouvelle phase qui vise principalement à renforcer les acquis cumulés tout en veillant à réorienter les programmes vers la promotion du capital humain, particulièrement les jeunes et les catégories vulnérables, en plus de l'adoption d'une nouvelle génération d'initiatives génératrices de revenus et d'emplois. S'agissant du Registre national de la population (RNP), Laftit a annoncé qu'une expérience pilote sera lancée en 2019 au niveau de la région de Rabat-Salé-Kénitra, avant d'être généralisée lors de la période allant de février 2020 à mai 2024 (voir encadré). Registre national de la population Le RNP vise à rassembler et à préserver les données personnelles, ainsi qu'à s'assurer de la fiabilité des données à travers le recours à un identifiant numérique civil et social octroyé à l'ensemble des habitants du Royaume, y compris les mineurs, les nouveau-nés et les Marocains résidant à l'étranger. Un mémorandum d'entente avait été signé le 27 août dernier, pour la conception et le développement d'une plate-forme logicielle open source modulaire dénommée «Mosip», qui constituera le noyau du système de gestion du RNP. Le ministre de l'intérieur précise que dans le cadre de la bonne gouvernance et de la réforme du système de la protection sociale, le ministère entend superviser les travaux de la commission thématique chargée du ciblage sur la base d'un ensemble de déterminants et de critères techniques figurant au sein d'un système intégré de ciblage basé sur trois piliers. Le premier pilier est relatif au RNP et le second au Registre social unique (RSU) qui contient les informations sociales et économiques rassemblées pour déterminer les familles qui pourraient bénéficier des services sociaux, a-t-il ajouté. Ce RSU est le seul moyen pour accéder à l'ensemble des programmes sociaux, en déterminant l'aptitude des bénéficiaires sur la base de critères précis et objectifs selon une opération de notation fondée sur les données socio-économiques disponibles et à travers l'utilisation de nouvelles technologies, a noté M. Laftit, soulignant que ce registre sera généralisé lors de la période allant de mars 2020 à juin 2024.