Le processus d'adoption du projet de loi de Finances (PLF 2019) atteint sa vitesse de croisière. Déposé au Parlement, le PLF sera exposé aujourd'hui devant les députés et les conseillers par le ministre de l'économie et des finances. Mis à part le fait que l'argentier du Royaume présente pour la première fois le projet de budget, cette année l'exercice coïncide avec un contexte assez particulier. En effet, le PLF est très attendu notamment sur le plan social, en particulier les secteurs de la santé, de l'éducation et de l'emploi. Le gouvernement devra se montrer très convaincant pour faire passer le projet de budget sans grands remous au sein de l'institution législative. Il est vrai que l'Exécutif dispose d'une arme efficace avec l'article 77 qui permet au ministère de rejeter toute proposition ou amendement formulés par les membres du Parlement lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l'aggravation des charges publiques, mais l'expérience a montré que les responsables limitent ce recours ces dernières années. Reste à connaître le déroulement de l'examen de la loi de Finances à la Chambre des conseillers. Si la Chambre des représentants a souvent le dernier mot sachant que le gouvernement y dispose d'une majorité confortable, la deuxième Chambre, elle, est dominée par l'opposition sans oublier la présence des représentants à la fois des centrales syndicales et de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Face à un dialogue social qui bute sur la hausse des salaires, l'examen du PLF chez les conseillers risque d'être assez délicat.