La récente agression criminelle contre un camping à Agadir risque de nuire à l'image de marque de la ville : un lieu de quiétude. Le taux d'occupation dans les établissements hôteliers n'y dépasse guère les 20%. Quel est le profil de la personne qui a attaqué le camping International d'Agadir? S'agissait-il d'un membre de la Salafiya Jihadia ou d'un détraqué qui a perdu le contrôle de lui-même? Le drame a eu lieu la semaine dernière, dans la nuit de mercredi à jeudi, dans un camping en plein centre de la ville. Selon des sources bien informées, il s'agirait d'un jeune délinquant, Mohamed Akouirar, bien connu des services de sécurité. Frustré par ses échecs scolaires à répétition et sa condition physique extrêmement fragile, qu'il essaye de compenser par la pratique du body-building, Akouirar s'adonne très tôt à la consommation de la drogue et de l'alcool. Il représentait une exception au sein de sa famille puisque tous ses frères et sœurs ont poursuivi leurs études et ont réussi à trouver des emplois stables, notamment dans la fonction publique. Ce qui n'est pas le cas de Mohamed dont la frustration n'a fait qu'augmenter. Depuis quatre mois environ, il s'est converti en vendeur ambulant tout en restant fortement dépendant de l'alcool. Dans son milieu commerçant, il a été ainsi approché par un barbu qui l'a convaincu d'arrêter de boire et de "revenir au droit chemin". Par le fait de l'endoctrinement, Mohamed Akouirar a fini par développer une véritable phobie contre l'alcool et ceux qui en consomment. Les sources citées précédemment estiment que "ce criminel ne peut être considéré comme un islamiste extrémiste classique". Et d'ajouter que "son état mental relevait davantage du domaine pathologique". Il ne portait nullement de barbe et n'a jamais participé à une quelconque activité islamiste. Il a d'ailleurs mis fin à son désarroi en se donnant la mort sur les lieux du crime. En tout cas, ce drame, même s'il n'a pas provoqué des pertes en vies humaines (dix blessés au total), risque de donner un coup dur à l'activité touristique à Agadir. Celle-ci, au même titre que d'autres villes du Royaume, est déjà mal en point. Les touristes étrangers se font de plus en plus rares. Les Marocains commencent à peine à affluer vers la capitale du Souss. Le taux d'occupation dans les hôtels ne dépasse guère les 20%. Même le festival des musiques populaires et nomades organisé à Agadir du 10 au 13 juillet, n'a pas réussi à attirer une foule énorme de visiteurs. Pourtant, la région du Souss ne manque pas d'atouts touristiques. Une ville comme Tiznit possède un climat très agréable et clément, grâce à une brise marine qui adoucit les effets de la canicule. Les températures sont propices aux vacances d'été. La plage d'Aglou, à une quinzaine de kilomètres du centre ville de Tiznit, est un lieu où affluent chaque année des centaines de touristes, nationaux et étrangers. En outre, Taroudant est l'une des plus belles villes de la région du Souss. Elle possède des monuments très anciens et extrêmement bien conservés. Les habitants de la ville eux-mêmes jouent un rôle important à ce titre. Ils évitent au maximum de dégrader leur ville en préservant les monuments les plus anciens et en participant financièrement aux travaux de restaurations des sites culturels. D'ailleurs, Tiznit et Taroudant ont été qualifiées par le Premier ministre, Driss Jettou, de «modèles pour le Maroc en matière de dynamisme associatif". Ce fut lors de sa tournée dans la région Souss-Massa-Draâ, les 11 et 12 juillet dernier.