«Le secteur agricole peut être un pourvoyeur d'emplois plus performant et un instrument plus efficace pour assurer de meilleures conditions de vie et d'établissement en milieu rural». Le discours royal marquant l'ouverture du Parlement fera date. En effet, SM le Roi Mohammed VI a prononcé, vendredi dernier, un discours devant les membres des deux Chambres du Parlement à l'occasion de l'ouverture de la 1ère session de la 3ème année législative de la 10ème législature. Très attendu, le discours était porteur de plusieurs messages. Dans ce sens, le Souverain a expliqué que «cette année législative s'amorce à un moment où «responsabilité et travail sérieux» sont érigés en mots d'ordre. L'exécution des orientations et des mesures, notamment énoncées dans le Discours du Trône et celui de l'Anniversaire du 20 Août, nécessite une mobilisation générale et un travail collectif». Le discours royal a donc annoncé la couleur dès le départ accordant un intérêt particulier notamment à l'agriculture. «Le secteur agricole peut être un pourvoyeur d'emplois plus performant et un instrument plus efficace pour assurer de meilleures conditions de vie et d'établissement en milieu rural. Voilà pourquoi Nous appelons à une consolidation des acquis réalisés dans le domaine agricole et à la création de nouvelles activités génératrices d'emplois et de revenus, notamment en faveur des jeunes en milieu rural», a indique SM le Roi. Et de poursuivre : «Notre finalité est de favoriser l'émergence d'une classe moyenne agricole, d'en consolider l'ossature pour qu'en définitive, elle puisse exercer sa double vocation de facteur d'équilibre et de levier de développement socio-économique, à l'image de la classe moyenne urbaine et du rôle clé qui lui est dévolu». La productivité et les formes de groupements dans le domaine étaient également présentes dans le discours royal. «Nous avons conscience du morcellement croissant des terres agricoles et de son corollaire immédiat : la faible productivité. Nous savons aussi que l'attachement des jeunes à la valorisation de leur terre reste tributaire des opportunités d'emploi qui leur sont offertes. Aussi, Nous orientons le gouvernement pour qu'il mette au point des dispositifs innovants, propres à inciter les agriculteurs à adhérer davantage à des coopératives et groupements agricoles productifs, à suivre des formations en matière agricole», a ajouté le Souverain appelant par la même occasion «à ce que soit renforcé et facilité l'accès des investisseurs au foncier, qu'il s'agisse de particuliers ou d'entreprises». Pour le Souverain, «cette mesure est de nature à favoriser la création d'emplois, à préserver la vocation agricole des terres concernées». Dans un autre registre, le discours royal a appelé à l'initiation d'une réflexion sur «les meilleurs moyens à mettre en œuvre pour rendre justice aux petits agriculteurs, particulièrement en ce qui concerne la commercialisation de leurs produits, et la lutte vigoureuse contre les spéculations et la multiplication des intermédiaires». Et SM le Roi de poursuivre : «La mobilisation des terres agricoles appartenant aux collectivités ethniques pour la réalisation de projets d'investissement agricole constitue un levier fort pour améliorer globalement le niveau de vie socio-économique, et plus particulièrement celui des ayants droit». Selon SM le Roi, «une telle mesure permettrait de mobiliser pas moins d'un million d'hectares supplémentaires de ces terres. Ainsi, à l'instar de ce qui a été fait en matière d'appropriation des terres collectives situées dans les périmètres irrigués, il est désormais indispensable d'instituer les dispositifs juridiques et administratifs adéquats pour étendre le champ d'application du processus d'appropriation à certaines terres bour (non irriguées), et ce, dans l'intérêt bien compris des ayants droit». Enfin, le Souverain a insisté sur le fait que «cette opération doit répondre à des critères bien définis alliant, d'une part, l'exigence de garantir la réalisation effective des projets et, d'autre part, la nécessité de circonscrire la fragmentation excessive des exploitations agricoles et d'assurer l'accompagnement technique et financier requis».