Le président du RNI a appelé à l'accélération de l'adoption de la loi relative à cette langue officielle depuis 2011 Face au retard de l'adoption de la loi relative à la langue amazighe, le RNI s'impatiente. Dans ce sens, le président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch, a appelé à l'accélération de l'adoption de la loi relative à cette langue officielle depuis 2011, date de l'entrée en vigueur de la nouvelle Constitution du pays. Le numéro un du parti de la colombe a ainsi profité de son passage devant des milliers de jeunes venus assister à l'université d'été de la jeunesse du parti à Marrakech pour remettre sur le devant de la scène le débat sur l'amazigh tout en insistant sur le caractère urgent de l'adoption par le Parlement de ce texte au cours de la prochaine session législative. «Il est aujourd'hui grand temps que la langue amazighe retrouve sa place de vraie langue officielle comme il est aussi grand temps pour la mise en œuvre du projet de loi organique relatif à la mise en œuvre du caractère officiel de l'amazigh. Nous devons intensifier les plaidoyers pour que ce texte puisse être adopté rapidement sachant qu'il est bloqué car certains veulent revenir sur les acquis de la Constitution de 2011», a-t-il dit. Et de poursuivre : «Il est inadmissible que les tribunaux mettent à la disposition des étrangers des traducteurs et oublient de faire de même avec les Amazighs qui ne maîtrisent pas la langue arabe. Il est tout aussi inadmissible que les habitants d'Azilal ne puissent pas accéder aux soins en raison de difficultés liées à la langue et que les Amazighs du monde rural et les zones montagneuses ne puissent pas suivre les débats au Parlement». Le président du RNI a ainsi rappelé que «cela fait des années que l'ancienne parlementaire du RNI, Fatima Tabaâmrant, avait posé une question orale en amazigh pour la première fois de l'histoire de l'institution législative». «Depuis cette date nous patientons en attendant la résolution d'un problème logistique», a indiqué M. Akhannouch expliquant que «la langue amazighe est une langue officielle comme prévu par la Constitution du pays et grâce à la clairvoyance de Sa Majesté le Roi ainsi que le militantisme des femmes et hommes du mouvement culturel amazigh». «La langue amazighe doit occuper la place qui lui échoit», a-t-il conclu. Ce n'est pas la première fois que le RNI soulève la question. En plus d'être à l'origine de la première question orale posée en langue amazighe, le groupe parlementaire du RNI a formulé plusieurs questions orales et écrites sur ce dossier. De même, le parti avait organisé l'année dernière une table ronde présidée par le député RNI de la circonscription de Tiznit, Abdellah Ghazi, sur la question de la langue amazighe avant de formuler une série de conclusions importantes dans la perspective d'élargir le débat au sein de l'institution législative. Il faut préciser que le RNI avait été le premier à adopter les propositions d'une association active dans le champ de la langue amazighe via le dépôt d'une proposition de loi relative à la mise en œuvre du caractère officiel de l'amazigh à la Chambre des représentants. Le parti considère justement que la mise en œuvre du caractère officiel de l'amazigh suppose avoir déjà des outils argumentaires et une vision plus claire qui prend en compte toutes les considérations et les dimensions liées à ce dossier important afin de prendre part au débat sur les meilleurs moyens qui sont à même de concrétiser les dispositions de l'article 5 de la Constitution. Ce dernier stipule notamment que «l'amazigh constitue une langue officielle de l'Etat, en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception. Une loi organique définit le processus de mise en œuvre du caractère officiel de cette langue, ainsi que les modalités de son intégration dans l'enseignement et aux domaines prioritaires de la vie publique, et ce afin de lui permettre de remplir à terme sa fonction de langue officielle». A noter que le projet de loi relatif à la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe se trouve toujours en commission à la Chambre des représentants. Le texte comprend des dispositions relatives aux principes généraux concernant cette mise en œuvre du caractère officiel de la langue ainsi que les modalités de son intégration dans l'enseignement, la législation et l'action parlementaire, l'information et la communication. Les dispositions du texte portent également sur les différents domaines de la création culturelle et artistique, l'administration et les services et établissements publics, les collectivités territoriales et les espaces et services publics en plus de la justice. Des dispositions en rapport avec les étapes et les mécanismes de suivi de la mise en œuvre du caractère officiel de l'amazigh sont également prévues.