Dans le championnat national de tennis par équipes, de plus en plus de clubs débauchent les tennismen. Titre en jeu, pénurie de joueurs... la situation actuelle inquiète. Plus que jamais, une nouvelle formule du championnat s'impose. Lors du week-end dernier et celui d'avant s'est déroulé le championnat de tennis par équipes, première et deuxième séries. Et quel championnat. Car à voir le nombre de clubs qui ont pris part à cette compétition, force est de constater que la participation était très faible. C'est en tout cas ce que nous a confirmé une source proche de la fédération. En tout, six clubs ont répondu présent. C'est peu par rapport au nombre des clubs affiliés à la FRMT et qui, selon notre source, est de 71. Plus encore, sur les six clubs ayant disputé ces deux première étapes, seul un, le RUC, a aligné ses propres joueurs. Les autres, ils ont, tout simplement, fait appel aux services de joueurs qui évoluaient auparavant sous d'autres couleurs. C'est le cas, par exemple, du club PTT. Faute de joueurs ou par crainte de priver certains de ces éléments du championnat, ce dernier a été contraint de solliciter trois joueurs : Tazi Hicham (TCF), Laâlej Hicham (TCM) et Toumi Hanane (RTCMO). Et il n'y a pas que le PTT comme grand club qui a opté pour cette stratégie. Le Riad aussi. La différence par rapport au premier c'est que le Riad a recruté les nouveaux espoirs de la petite balle jaune nationale, tels Yacine Idembarek et Yacine Laâlou du même club, Stade Marocain, et la championne arabe Habiba Ifrakh du Wifaq. Autre cas, autre club, celui de Khiat Hicham du Complexe Al Amal et Hizaz du CFAC qui ont rejoint le club du COC. Saber Mohamed du CFAC, lui aussi, a été recruté pour défendre les couleurs de l'ACSA. Il y a environ dix ans cette pratique était interdite par les règlements de la fédération. Il a fallu attendre l'année dernière, qui n'a pas connu de championnat, pour que cette dernière soit, à nouveau, autorisée. La question qui se pose, aujourd'hui, pourquoi les clubs débauchent les joueurs ? Contacté par ALM, un ex-membre du bureau fédéral de la FRMT n'y va pas par quatre chemins. «Tout simplement, les clubs n'ont plus de joueurs», a confié ce dernier. À l'origine de cette situation qui risque de tirer vers le bas le niveau du tennis national, la fédération. Ce que l'on reproche à l'instance dirigeante c'est que le championnat n'est pas adapté à la réalité du tennis national. « C'est un championnat géré par la fédération. Les responsables de la FRMT ne prennent pas en considération la situation actuelle du tennis national. Par exemple, certains clubs n'ont pas de juniors et, partant, sont obligés de faire appel à d'autres et s'engager pour ne pas pénaliser les jeunes. Il y a aussi quelques techniciens qui font le beau et le mauvais temps. Aujourd'hui et plus que jamais, les responsables de la fédération sont appelés à revoir la formule actuelle», a tenu à préciser celui-ci. En fait, il n'y a pas que la fédération qui est à l'origine de tout cela. Les clubs, eux aussi, ont leur part de responsabilité. Car, souvent, ces derniers débauchent dans la perspective de remporter le titre. Chose qui est tout à fait légitime. Seulement, cela ne doit pas se faire au détriment de la formation des jeunes. «Le plus important, c'est la compétition et non pas le titre», a fait remarquer notre source. En favorisant les plus expérimentés et les joueurs en fin de carrière, lesdits clubs risquent de mettre en péril l'avenir de nos jeunes. «C'est le problème qui se pose aujourd'hui chez les filles. Il y a une pénurie de joueuses. Entre première et deuxième séries, il y en a une dizaine. Pis encore, certains clubs participent avec des tenniswomen qui ne sont pas classées», a confié notre source. Chez les garçons comme chez les filles, c'est le même constat. On change de clubs, selon les moyens et les objectifs. C'est le cas, par exemple, de notre championne Bahia Mouhtassine qui, avant d'endosser le maillot du COC, a évolué au sein du PTT et, bien avant, chez le RTCMO.