Entretien avec Mohammed Diouri, fondateur du Groupe ISGA ALM : Vous introduisez l'E-learning dès cette rentrée. Comment le groupe ISGA (Ndlr : Institut supérieur d'ingénierie et des affaires) préservera-t-il la qualité de son enseignement à l'aune de cette formation ? Mohammed Diouri : L'introduction du E-learning est justement de nature à améliorer la qualité de nos formations en ce sens que nous apprenons aux étudiants à apprendre en les sortant du schéma classique de l'apprentissage, en classe devant un professeur. L'introduction du E-learning dans le cursus de formation à l'ISGA consistera à dispenser environ 20% des cours et TD en E-learning. Cela ne veut aucunement dire que l'étudiant est livré à lui-même. Bien au contraire, l'établissement a mis en place une plateforme électronique E-learning qui permet de suivre l'étudiant de très près ainsi que tout ce qu'il réalise comme travaux, de l'alimenter en cours et exercices et de le guider par le biais d'un système de tutoring. C'est la présence qui n'est pas obligatoire pour les enseignements en E-learning mais le contrôle pédagogique de l'établissement est omniprésent. L'objectif va également dans le sens de mettre l'apprenant au diapason des évolutions technologiques qui s'opèrent dans le monde de la formation à l'instar de ce qui se pratique dans les grandes écoles internationales d'ingénieurs et de commerce. Comme vous le constatez,, notre système pédagogique d'apprentissage s'inscrit bel et bien dans une optique «qualité» tous azimuts. La tâche n'était pas facile car cela a nécessité de lourds investissements en termes de formation des ressources humaines, de matériel et de temps. Vous avez finalisé de nouvelles conventions avec deux universités étrangères. Qu'est-ce qu'il en ressort ? Nous avons effectivement approché d'autres universités étrangères pour permettre à nos étudiants d'avoir la possibilité de postuler pour la double diplômation avec d'autres masters, mais la reconnaissance par l'Etat de nos centres aura certainement pour conséquence de rendre ces masters moins attractifs pour nos étudiants. Néanmoins les partenariats avec les universités étrangères contiennent de nombreux volets et aspects comme la formation, la recherche, l'organisation de journées internationales d'études, les publications, les échanges de professeurs sans compter la possibilité pour les étudiants de l'ISGA de poursuivre les études à l'étranger. Pour rappel, l'ISGA est un Groupe pionnier dans l'ouverture sur l'international car les premières conventions avec les universités étrangères ont eu lieu vers le milieu des années 1990. Comment votre groupe prépare-t-il les étudiants au marché de l'emploi ? Nos programmes d'enseignement, nos méthodes pédagogiques et nos activités para-universitaires contribuent à former de futurs cadres supérieurs aptes à affronter le marché de l'emploi et à réussir à s'y intégrer. L'expérience de plus de 36 ans que nous avons à l'ISGA est là pour montrer la justesse de nos méthodes. Nos étudiants travaillent constamment sur des projets que ce soit sur le plan pédagogique ou sur le plan des activités et cela leur confère des aptitudes à se prendre en charge et à être pleinement responsables de leur avenir. Enfin le réseau des anciens diplômés est un vivier pour notre Groupe, en ce sens que ces derniers, en relation permanente avec l'établissement par le moyen d'animation de conférences et tables rondes, d'encadrement de stagiaires, d'organisation de visites d'entreprises, sont également des employeurs pour les nouvelles générations de diplômés ISGA. Que répondez-vous aux parents qui exigent de leurs enfants d'intégrer des écoles d'ingénieurs bien qu'ils n'aient pas les compétences requises ? C'est là une question très importante qu'il faut aborder avec beaucoup de pédagogie. Il est tout à fait légitime qu'un parent veuille le meilleur pour son enfant, mais il nous appartient d'expliquer que le meilleur pour un étudiant c'est qu'il fasse ce qu'il peut réussir et non de prendre une direction où l'échec est sûr. En général, parents et étudiants font confiance aux choix d'orientation que nous proposons, car ils savent que ces choix sont fondés sur des méthodes pédagogiques extrêmement pertinentes. L'ISGA organise des activités parascolaires telles que des festivals. Est-ce pour donner l'exemple à d'autres groupes ? Toutes les activités para-universitaires que nous organisons sont orientées dans l'intérêt exclusif de l'étudiant et de l'école. Pour l'étudiant ce sont des occasions que nous leur offrons pour concevoir, programmer et réaliser des manifestations culturelles, sportives, récréatives, etc. Ce qui leur permet de travailler en équipe, d'assumer des responsabilités et de les préparer pour leur intégration en entreprise. Pour ce qui concerne l'école, ce sont des occasions pour montrer que l'école reste dynamique, innovante en matière de la formation personnelle de l'étudiant et citoyenne par ces activités qui se font avec la société civile. Votre institut a remporté le 2ème prix à «The Moroccan inventors 2018». Quelle en est la valeur ajoutée pour votre établissement? C'est un plus indéniable pour l'établissement car cela montre que nos étudiants ont un esprit de challenge et qu'ils savent relever les défis. Ce sont là des caractéristiques très prisées par les entreprises. Cela montre, par ailleurs, qu'on leur apprend ce qu'est l'esprit équipe car c'est l'équipe qui a atteint ce niveau de compétition et non pas un étudiant. En définitive, notre présence est récurrente dans des compétitions de ce genre, touchant différents domaines et nous emportons régulièrement des prix. Cela fait partie intégrante de la formation de nos étudiants et nous montre que l'on sait inculquer un ensemble de valeurs, liées aux compétences techniques et à la personnalité, utiles et indispensables aux futurs cadres de demain. La fondation de l'institut a financé à aujourd'hui les études d'une centaine d'étudiants. Ce nombre ne sera-t-il pas éventuellement revu à la hausse? Evidemment ! Nous sommes totalement conscients du rôle citoyen que doit jouer un Groupe d'écoles comme celui de l'ISGA.