Dans sa démarche, l'agence espère apporter des recommandations précises et des propositions concrètes et pertinentes, voire opérationnelles, d'ordre juridique, procédural, organisationnel, financier ou fiscal, pouvant structurer la dynamique urbaine. L'urbanisation de la ville de Casablanca est sans commune mesure avec les autres villes marocaines. Particulièrement dense et complexe, le tissu urbain de la métropole ne cesse de s'élargir au fil du temps laissant apparaître certains dysfonctionnements. Entre les projections des plans d'aménagement et la réalité du terrain, les discordances peuvent se révéler évidentes. 14.375 hectares concernés Afin de déterminer l'évolution et les retombées sur la cité, l'Agence urbaine de Casablanca se penche actuellement sur l'évaluation de la mise en œuvre de six plans d'aménagement de l'aire du Schéma directeur d'aménagement urbain du Grand Casablanca (SDAU), soit un total de superficie de 14.375 hectares. Pour y voir plus clair, l'AUC vient de lancer un appel d'offres visant le Plan d'aménagement de l'arrondissement de Hay Hassani (4.090 hectares), celui de l'arrondissement de Ben M'sik (310), de Sbata (460), de Moulay Rachid (1.070), de Sidi Othmane (810) et de la commune d'El Mansouria (7.635). A travers cette étude, l'agence urbaine de la métropole espère déceler les contraintes liées à la mise en application des documents d'urbanisme homologués depuis plus de 5 ans. Dans le détail, l'étude permettra de mettre en relief les conséquences positives et négatives de la mise en œuvre de ces documents sur le cadre bâti, paysager et environnemental sur l'étendue de l'aire du SDAU. Dans le viseur de l'AUC : les formes de d'urbanisation nouvelle. Il s'agit de les identifier par rapport à l'esprit de l'urbanisation originelle de Casablanca et d'en apprécier la qualité, notamment la qualité urbaine, architecturale, paysagère ou encore environnementale. A cela s'ajoutent l'impact réalisé sur la circulation et le stationnement et les effets des plans d'aménagement sur la réduction de l'urbanisation informelle. Une fois effectueé, cette analyse permettra également de mesurer le rythme de réalisation des voiries comparé à l'urbanisation. Autrement dit, il s'agit de savoir s'il y a une synchronisation entre le développement immobilier et les aménagements urbains dans les zones ciblées. Dans sa démarche, l'agence espère apporter des recommandations précises et des propositions concrètes et pertinentes, voire opérationnelles, d'ordre juridique, procédural, organisationnel, financier ou fiscal, pouvant structurer la dynamique urbaine. SDAU : Pourquoi un regard critique est-il nécessaire ? Avec pas moins de 4,2 millions d'habitants selon le recensement général de la population et de l'habitat effectué en 2014, la population de la ville de Casablanca s'accroît. La cadence de l'urbanisation qui a accompagné cette croissance démographique s'avère très élevée, selon l'Agence urbaine de Casablanca. Pour celle-ci, l'urbanisation qui a dépassé les orientations du SDAU de 1984 s'effectue actuellement selon les dispositions du SDAU homologué de 2010 et de sa révision partielle homologuée en 2014. Sur le plan urbanistique, ce document détermine les orientations stratégiques du territoire, définit la destination générale des sols et permet de coordonner les programmes locaux avec la politique d'aménagement du territoire. Suivant ce raisonnement, la déclinaison réglementaire des orientations du SDAU s'effectue localement par l'élaboration des plans d'aménagement (PA). En termes de gouvernance, l'évaluation des documents d'urbanisme est destinée à porter un regard critique et constructif. Enfin, la finalité de cette étude serait «d'initier cet acte intellectuel et scientifique sur l'aire du SDAU de Casablanca, sachant qu'il s'impose en tant que nécessité et exigence pour une évolution future harmonieuse de cette métropole», assure l'Agence urbaine de Casablanca.