L'AUC veut instaurer une nouvelle stratégie accompagnée d'une nouvelle génération des documents de l'urbanisme mieux adaptée aux transformations de la métropole. Organisation de la croissance urbaine, développement des équipements, diversification de l'offre habitat, développement des réseaux d'assainissement, projets d'envergure… autant de défis qui attendent le Grand Casablanca dans les années à venir. A l'horizon 2030, la population de la ville atteindra 5,1 millions d'habitants et un nombre de ménages avoisinant 1,4 million. Sur le plan urbanistique plusieurs milliers d'hectares supplémentaires s'ajouteront à la superficie actuelle dont une partie est dédiée aux activités. Parallèlement, le nombre de véhicules particuliers sera multiplié au même titre que le nombre de conteneurs à traiter dans les ports de la Région. Au niveau environnemental, le besoin en eau potable sera de 305 millions de mètres cubes et 2 millions de tonnes de déchets solides sont à traiter. Durant les 10 dernières années, la métropole a connu une croissance urbaine fulgurante stratégie accompagnée de plusieurs grands chantiers urbains (exemple : mobilité, transports, requalification des espaces urbains). Néanmoins, un bilan exhaustif est de mise. C'est sur quoi travaille actuellement l'Agence urbaine de Casablanca (AUC) qui veut instaurer une nouvelle stratégie accompagnée d'une nouvelle génération des documents de l'urbanisme mieux adaptée aux transformations de la métropole. Première cible : le Schéma directeur d'aménagement urbain (SDAU). La finalité étant de savoir jusqu'à quelle mesure ce document a pu répondre aux objectifs escomptés, son degré d'opérationnalité et l'impact territorial qu'il a pu avoir sur tous les secteurs. Il sera question aussi de faire des propositions pour sa révision. Dans ce sens une étude vient d'être lancée pour l'évaluation stratégique de la mise en œuvre du SDAU du Grand Casablanca. Planification urbaine : Cinq territoires concernés Le périmètre de ce projet comprend 5 territoires dont deux préfectures, deux provinces et une commune. Il s'agit de la préfecture de Casablanca, la préfecture de Mohammadia, la province de Nouaceur, la province de Médiouna, et la commune de Mansouria qui relève de la province de Benslimane. Il s'agit des entités couvertes par le Schéma directeur d'aménagement urbain du Grand Casablanca. Le chantier urbain que représente Casablanca est colossal. On note ces dix dernières années plusieurs programmes issus du Plan de développement régional du Grand Casablanca (PDGC 2015-2020), du Plan du développement régional du tourisme (PDRT) et le contrat programme régional de tourisme à l'horizon 2020, ou encore le projet de réhabilitation et de mise à niveau de la médina. En même temps, plusieurs projets ont vu le jour dont certains sont toujours en cours de finalisation. On comptera par exemple : la Marina de Casablanca, l'aménagement de la corniche, le projet Wessal (qui permettrait la création d'un important terminal de croisières), le projet de l'Avenue Royale, le projet Casa-Anfa, la construction du Grand Théâtre de Casablanca ou encore le réaménagement de la Place Mohammed V. Défaillances constatées au fil du temps Si l'Agence urbaine parvient à la révision du SDAU, cette opération constituerait la deuxième en l'espace de 10 ans. En effet, ce document a déjà fait l'objet d'une révision en 2014. Historiquement Casablanca a connu deux Schémas directeurs d'aménagement urbain : le premier en 1985 et le deuxième en 2010. Ce document de planification prospective et stratégique pour la ville a été révisé partiellement en 2014, à savoir 4 ans après son homologation. Et pour cause : plusieurs problèmes ont été constatés par les comités techniques locaux et centraux durant l'étude des plans d'aménagement issus du SDAU. «Il s'agit d'abord de l'importance et de l'étendue des surfaces réservées à la trame verte régionale jugée difficile à concrétiser sur le terrain du fait d'un manque de ressources financières au niveau des communes et de sa programmation dans certaines zones à l'emplacement de quartiers existants», explique l'Agence urbaine indiquant que l'autre constat se rapportait à la surestimation de la superficie des zones inondables en l'absence d'études précises en la matière. Sans parler de l'empiètement de zones industrielles sur celles résidentielles, ce qui a pour conséquence que les quartiers destinés à l'habitat sont programmés pour abriter des activités économiques et inversement.