Le réalisateur et scénariste marocain Nassib Abdou El Mesnaoui prépare un nouveau court-métrage qu'il tournera, comme il le précise, «au mois d'octobre prochain». Avant d'entamer le tournage, l'artiste était récemment en repérage dans les régions de Khénifra où il plantera le décor pour les fins de son œuvre. Pour l'heure, le réalisateur a choisi comme intitulé pour son film «Alkalam Alahmar» (Le stylo rouge). L'intrigue raconte l'histoire d'un instituteur, Halim, dans l'unique école, avec une seule classe, d'un petit village du Moyen-Atlas. Les faits se déroulent, selon le scénariste, en période électorale. «Comme tous les matins, il rejoint son école par la route du village où il rencontre Jilali, son brillant élève qui lui prête son âne», détaille-t-il à propos de cette intrigue. Au fil des faits, l'instituteur nourrit «un rêve utopique». Une correction d'un examen sera, pour cet instituteur, l'occasion pour ses élèves de comprendre et exercer la démocratie dans son petit monde, sa classe isolée. Sur la grande place du village, El Haj El Madani donne, selon le scénariste, une autre dimension à cet exercice. A propos du dénouement de l'intrigue, le réalisateur indique : «J'étais toujours attiré par des films dans lesquels le sort du personnage principal est tragique. Un personnage que tout autre peut s'identifier mais un sort qui me rappelle les personnages grecs de Sophocle, Euripide et Homère. Des personnages qui sont la victime de la fatalité et de la force divine». Pour l'artiste, la simplicité de l'histoire, les caractéristiques énigmatiques des personnages et le monde dramatique qui caractérisent ce genre de film nourrissent l'ambition de tout producteur et qui répond aux attentes du public. Déjà, la première version du scénario du court métrage «Le stylo rouge» a été écrite en 2006 dans le cadre du concours Mohamed Reggab. «Cette première ébauche a reçu une mention spéciale de son jury présidé à l'époque par l'artiste Touria Jabrane», rappelle le scénariste. Puisque les faits de l'œuvre se déroulent en période électorale, le réalisateur met en valeur la démocratie qui est, à ses yeux, «un concept utopiste». «C'est pour cela que je veux réaliser ce film, je souhaite apporter ma réponse en condamnant le peuple, en se condamnant, en tant que citoyen», estime-t-il. Quant au casting, il rassemblera, selon Nassib Abdou El Mesnaoui, des artistes comme Rachid El Ouali et d'autres grands acteurs en plus de jeunes enfants qui font du théâtre à Khénifra. «La plupart de mes personnages représentent des figures négatives à visage misérabiliste qui seront mépris par le public qui s'y identifiera mais qui dira, avec moi en sortant de la salle, que l'univers a besoin des figures positives, a besoin de nous tous, mais sous un visage qui montre plus de résilience et d'optimisme», conclut le réalisateur.