La rencontre amicale WAC-OM, disputée samedi soir au Complexe sportif Mohammed V, a été d'un très bon niveau technique. C'est, d'ailleurs, l'avis des deux entraîneurs Philippe Troussier et Jacky Bonnevay. Mais une fausse note a gâché la fête. Invitée par le Wydad de Casablanca, l'Olympique de Marseille aura tout vécu : public venu nombreux, plus de 25 000 spectateurs, jeu agressif, match arrêté à dix minutes de la fin du temps réglementaire, sifflets, propos indécents,… Samedi soir au Complexe sportif Mohammed V, la rencontre WAC-OM n'avait rien d'amical. Certes, les Rouge et Blanc sont parvenus à battre les Olympiens par deux buts à un, mais le match n'a pas pris fin. Et pour cause : une fausse note a tout gâché. Cette fête footballistique, tant attendue, s'est transformée en bagarre entre joueurs des deux équipes. Tout a commencé quand le capitaine de l'équipe phocéenne, Frédéric Dehu, victime d'un tacle par derrière de la part de l'attaquant wydadi, Mohamed Benhalib, a voulu se faire justice lui-même en assenant un coup de tête à ce dernier. Tout cela alors que l'arbitre de la rencontre, Abdellah Achiri, avait sifflé faute en sa faveur. Geste antisportif et anti-disciplinaire, surtout quand il s'agit d'un joueur professionnel du calibre de Dehu, ex-joueur du PSG au côté de Talal El Karkouri, et du FC Barcelone. Geste suite auquel la situation a dégénéré : échange de coups de poings entre plusieurs joueurs des deux équipes. Des deux camps, on a vainement essayé de calmer les esprits et ramener tout le monde à la raison. Suite à ces incidents, les joueurs de l'OM ont décidé, de manière unilatérale, de rejoindre les vestiaires à dix minutes de la fin du temps réglementaire, sous les sifflets du public présent. Chose que les dirigeants du WAC, y compris Jacky Bonnevay, n'ont pas appréciée. «Une équipe professionnelle comme l'OM n'aurait pas dû quitter ainsi le terrain car il y avait un public à respecter», a déclaré un dirigeant du Wydad. Malgré ce qui s'est passé, chose que l'on n'aimerait plus voir sur nos terrains, le match a été d'un très bon niveau. Il y avait des buts, du spectacle, de jolis gestes techniques, de belles combinaisons…. Et ce n'est pas Philipe Troussier, entraîneur de l'OM depuis plus de deux mois, qui dira le contraire. «Évidemment, il y a cette fin négative, mais je ne la retiens surtout pas ça. Pendant près de 80 minutes, nous avons assisté à une rencontre agréable, avec un public nombreux. Je ne suis pas déçu du voyage. Le WAC a pratiqué un bon football, et cette équipe nous a mis en difficulté, même si je considère qu'il y a eu quelques erreurs d'arbitrage. On nous a refusé l'ouverture du score de Péguy (en première mi-temps), alors que le but était valable. Et à l'inverse, il me semble qu'il y avait hors-jeu sur le deuxième but marocain. Malgré tout le résultat n'a pas grande importance. Ce qui importait pour moi, c'était de faire jouer certains joueurs comme Nasri, Batlles, ou Koke qui en ont besoin et d'en faire souffler d'autres, notamment les internationaux. C'était une bonne revue d'effectif. Elle permet de restructurer le groupe», a déclaré l'ex-coach du FUS, heureux de retrouver le Maroc. Avis partagé par l'entraîneur du WAC, Jacky Bonnevay, amis de longue date de Troussier. «Cette fin de partie, ce n'est pas ce qu'on aime dans le football. C'est d'autant plus dommage que nous avions assisté à une belle fête pendant près d'une heure vingt minutes. On avait vu de beaux mouvements entre deux équipes qui sont en phase de préparation. Et puis sur une mauvais action de jeu tout s'est détérioré. Ces incidents sont décevants. Tout le monde a tort, tout le monde a raison dans cette affaire. Et ça ne doit pas faire oublier tout ce qui s'était passé de bien jusque-là ». Juste après la fin du match et pour rectifier le tir, le président du WAC, Abdelilah Menjra, s'est déplacé en personne à l'hôtel où séjournait l'équipe olympienne pour affirmer que celle-ci serait toujours la bienvenue à Casablanca.