Lorsqu'un jeune homme s'est présenté devant sa famille, demeurant à Aghbalou relevant de la vallée d'Ourika, province d'Al Haouz, cette adolescente qui vient d'avoir son dix-septième printemps a disparu dans la nature, sans que personne sache les raisons. Son père ne savait à quel saint se vouer, mais il a fini par se rendre chez les gendarmes de Setti Fadma pour porter plainte dans laquelle il réclamait la recherche de sa fille pour le compte de la famille. Ne perdant pas la moindre minute, les limiers ont entamé les investigations nécessaires. Celles-ci vont bientôt porter leurs fruits. Avec la coordination des autres services de la gendarmerie royale et de la police à travers les quatre coins du Royaume, la fille a été repérée à la gare routière Ouled Ziane, à Casablanca. Son père a pris l'autocar pour la rejoindre et lui demander la raison pour laquelle elle a pris la fuite dès qu'elle a été demandée en mariage. L'adolescente n'en pouvait plus et a décidé de tout raconter. N'ayant pas le choix d'accepter ou de refuser le mariage, elle a préféré prendre la fuite pour que personne ne sache qu'elle n'était plus vierge. Elle a précisé qu'elle a été violée et déflorée, il y a dix ans, par Larbi, le muezzin et imam de la mosquée du douar Bouhalouane relevant de la région Setti Fadma. Le père n'en croyait pas ses oreilles. Larbi, chez lequel les enfants apprenaient le Coran, a abusé de sa fille ! Pire, ce n'était pas sa seule victime. La fille a été conduite à Setti Fadma et le fkih a été arrêté vendredi dernier. Âgé de quarante-quatre ans, il a tout déballé. Il a précisé qu'il choisissait l'une des filles qui apprenaient le Coran pour lui demander de ranger sa chambre mitoyenne de la mosquée. Aussitôt, il abusait d'elle. L'enquête diligentée par les gendarmes de Setti Fadma a permis d'identifier six autres victimes. Larbi a été traduit, dimanche dernier, devant le procureur général près la Cour d'appel de Marrakech.