Voici les trois décisions qui, selon l'intellectuel Bensalem Himmich, peuvent restaurer la confiance. Le volet culturel n'est pas vraiment absent de la vision de M. Himmich. Que le développement humain qualitatif et concret est le seul vrai paramètre de la croissance économique, de sorte que celle-ci, même avec des taux élevés, peut s'avérer socialement inopérante si les gens continuent massivement à aller mal, et si aucun changement significatif n'affecte le Maroc de la ruralité pesante et tentaculaire, de la grande pauvreté, du chômage et des bidonvilles, c'est-à-dire le Maroc de l'oppression et du non-respect des droits humains. Que le grand défi pour le Maroc moderne réside dans la mise en chantier d'un pays attractif et fréquentable, et d'abord pour ses citoyens, tant sur le plan socio-économique que sur celui de la démocratie et de la culture. Et si par malheur ce défi venait à faire échec à notre intelligence, la fuite des capitaux et des cerveaux s'érigerait en phénomène endémique, les contre-performances abrasives empireraient, et nous courrions le risque de mener une existence historique au rabais, atone et servile. Si notre démocratie est, comme on le clame souvent, en état de transition et donc de gestation (et on ne sait pour combien de temps encore), il serait plus raisonnable –au nom du principe de précaution- de penser que la Chambre des conseillers, par exemple, est une expérience dont le Maroc peut bien se passer, et que la sagesse, sur le plan législatif est, faute de mieux, dans le retour au statu quo ante, et ce en attendant des jours meilleurs. • Bensalem Himmich