La lutte contre la pauvreté, la réforme de l'enseignement et de la santé sont les priorités du gouvernement Jettou, estime Aziza El Aouad, consultante socio-économique et présidente du réseau Adder.ma. «Au Maroc, tout est prioritaire», déclare d'emblée Aziza El Aouad, président d'un réseau d'association de développement durable. Pour une personne de terrain comme elle, les domaines d'intervention du gouvernement Jettou ne manquent pas. Le Maroc est confronté à tant de problèmes tant sur le plan économique que social. Tous des priorités qui doivent être prises en compte. Seulement l'ensemble des actions que ce gouvernement doit entreprendre devrait avoir un seul objectif, créer un Maroc productif et non un Maroc assisté. L'enjeu serait d'amener le simple citoyen à reprendre confiance en lui-même et du coup, en son gouvernement. Ceci ne pourrait réussir sans une approche d'aller vers ce citoyen et l'impliquer d'avantage.Le social doit être, selon Aziza El Aouad, le cheval de bataille du nouveau gouvernement. Il ne peut y avoir de développement économique ou politique si les membres de la société ne peuvent s'épanouir librement et correctement. La lutte contre la pauvreté figurerait donc parmi les priorités auxquelles le gouvernement du Premier ministre, Driss Jettou, devrait faire face. Cette lutte ne peut se faire sans un enseignement fiable et des citoyens en bonne santé. Eradiquer la pauvreté passerait par une coordination des efforts de tous les acteurs de la société marocaine que ce soit les départements gouvernementaux, les associations de la société civile ou le simple citoyen. L'objectif serait d'aider l'émergence de projets économiques pour les plus démunis. Une politique de développement durable doit être mise au point pour créer un espace où tout un chacun pourrait s'épanouir professionnellement et socialement. La richesse d'un pays dépend de la capacité de son économie à créer des opportunités d'enrichissement aux individus, notamment par le biais des PME PMI. D'un autre côté, Aziza El Aouad estime que le gouvernement nouvellement constitué doit se pencher sur l'enseignement et la formation. « Il est impératif de penser aux jeunes, à leur avenir ». Le taux élevé de chômage au sein des jeunes diplômés devrait pousser les départements ministériels concernés à revoir les programmes de formation pour les rendre plus adéquats avec les exigences du marché du travail. Pour ce faire, une stratégie de l'ouverture de l'école sur son environnement doit voit le jour et être appliquée minutieusement. Le troisième chantier urgent à mettre sur pied est la réforme du secteur de la santé. «Comment voulons-nous aller de l'avant avec des citoyens malades qui ne trouvent pas où et comment se soigner ?» se demande Aziza El Aouad. Devant la gravité de la situation, il devient urgent de trouver une formule pratique pour que tout le monde puisse accéder aux soins, à travers notamment la création de centres hospitaliers bien équipés. • Témoignage recueilli par Fadoua Ghannam