Entretien avec Samir Oudghiri Idrissi, directeur général de Lesieur Cristal Lesieur Cristal a terminé l'année 2017 sur une belle lancée. En effet, la société a réalisé un chiffre d'affaires de 4,5 milliards de dirhams, soit une augmentation de 12% par rapport à l'exercice précédent. A l'export, une croissance de 15% a été enregistrée aussi bien vers les destinations matures que vers les nouveaux marchés, indique le top management lors d'une conférence de presse qui s'est tenue à Casablanca lundi 9 avril 2018. Sur la même période, la société a indiqué poursuivre son plan stratégique, en renforçant ses marques, la croissance de ses dernières innovations et l'optimisation des coûts opérationnels. En termes de chiffres, Lesieur Cristal a souligné que son programme d'investissement est de 80 millions de dirhams par an. Dans son plan stratégique, la société a également annoncé l'acquisition à 100% du capital de la société Indusalim, acteur de marché de la margarine et la création d'une antenne aux USA pour la valorisation et la commercialisation de l'huile d'olive issue des plantations de Lesieur cristal. Sur ces résultats financiers et sur sa stratégie à l'export, nous sommes allé à la rencontre de Samir Oudghiri Idrissi, directeur général de Lesieur Cristal. ALM : Qu'est-ce qui a fait de 2017 une bonne année pour Lesieur Cristal ? Samir Oudghiri Idrissi : Les résultats de Lesieur Cristal sont très intéressants cette année avec un chiffre d'affaires en croissance de 12%. On considère donc qu'on a une belle année 2017. De même, le résultat d'exploitation et le résultat net sont en croissance de 4% sur la même période. Par ailleurs, l'année était assez compliquée en termes de concurrence et en termes de liquidité dans le marché, mais grâce à ses marques et à son développement à l'export, Lesieur Cristal a réussi à faire une belle année 2017. Les facteurs principaux de cette réussite sont attribués à notre capacité à faire évoluer notre activité. Globalement, on peut noter l'amélioration du marché de l'huile de table, l'évolution positive de notre export et le renforcement de la production au sein de nos fermes d'olives. Tout ceci nous a permis justement de faire une belle activité sur l'année 2017. Vous avez l'ambition de conquérir le marché américain, qui est un marché très compétitif, comment comptez-vous vous y introduire et quels seront vos points forts ? Le marché américain est effectivement un marché compliqué et difficile, c'est également un marché très compétitif. Pour preuve, l'ensemble des pays producteurs mondiaux veulent conquérir ce marché. C'est un marché qui progresse annuellement. Pour nous le meilleur moyen d'y réussir c'est de proposer des prix compétitifs, ça c'est le premier point. Le deuxième point, c'est d'offrir une différenciation et nous, avec notre produit fait dans nos propres fermes, nous pouvons offrir aux consommateurs américains un produit de label avec une traçabilité qui va justement de l'arbre jusqu'à la bouteille. Nous avons créé pour ça la marque El Kalêa. C'est une marque 100% picholine marocaine de la ferme d'El Kalêa. C'est de cette façon qu'on compte précéder, c'est-à-dire qu'on adapte nos produits de qualité avec les emballages et les conditionnements américains. Dans ce sens, nous avons notamment lancé un produit qui n'existe qu'aux Etats-Unis. Il répond parfaitement aux exigences de ce marché. Voilà donc pour nous les quelques points particuliers et spécifiques que nous avons mis en place pour nous introduire au marché américain. Et encore comme je vous l'ai dit c'est un marché compétitif. Quelle est votre stratégie pour développer la partie export de votre production sur le marché africain et comment vous vous y positionnez ? Sur l'Afrique, notre stratégie ne porte pas sur le marché de l'huile d'olive. Et pour cause, l'Afrique subsaharienne ne consomme pas ou très peu cette denrée. La consommation est essentiellement orientée vers l'huile oléagineuse et le savon. Donc notre stratégie c'est de continuer à consolider nos parts, gagner des parts de marché que ça soit sur le savon ou sur l'huile de table. Premièrement, grâce au développement de nos marques, nous en avons certaines qui commencent à faire leur place dans ces pays. On fait également de la communication destinée aux pays africains, que ça soit sur la partie huile de table ou sur le savon. El kef par exemple est actuellement une marque de référence dans un certain nombre de pays comme le Sénégal, le Mali, la Côte d'Ivoire. Pour ce qui est de notre présence en Afrique, nous avons ouvert un bureau au Sénégal fin 2016 où nous avons une représentation pour les pays de la CEDEAO.