Le Maroc manque de personnel de santé Le Maroc souffre d'une pénurie aiguë en personnel de santé. Selon les derniers chiffres du ministère de la santé qui datent de 2017, le Royaume compte 25.000 médecins (secteurs public et privé), soit 7,3 médecins pour 10.000 habitants. Avec de telles statistiques, le Maroc est loin de répondre au standard de l'OMS fixé à 1 médecin pour 650 habitants. Pour ce qui est des infirmiers, leur nombre s'élève à 32.000 en 2017, soit 9,2 infirmiers pour 10.000 habitants. L'OMS juge improbable que les pays disposant de moins de 23 professionnels de santé (en ne comptant que les médecins, le personnel infirmier et les sages-femmes) pour 10.000 habitants obtiennent des taux de couverture convenables pour les interventions essentielles en matière de soins de santé primaires considérées comme prioritaires par les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Pour pallier ce déficit, il n'est pas inutile de rappeler qu'un programme de formation de 3.300 nouveaux médecins chaque année avait été lancé il y a déjà plusieurs années par le gouvernement. L'objectif de cette stratégie gouvernementale est d'améliorer l'indice de la densité médicale pour atteindre 10 médecins pour 10.000 habitants en 2020. Les chiffres actuels montrent bel et bien qu'il sera difficile, voire impossible, d'atteindre cet objectif en l'espace de seulement deux ans. Le problème ne se limite pas uniquement aux effectifs insuffisants des médecins et des infirmiers mais s'étend au problème de l'iniquité dans la répartition géographique de ces derniers. Signalons à ce sujet que 52% des médecins sont répartis entre les villes de Rabat, Casablanca, El Jadida et Kénitra. Les écarts de densité sont importants entre les régions sanitaires. Les médecins sont en effet beaucoup plus concentrés dans certaines régions, en l'occurrence celle de Rabat-Salé-Kénitra et de Casablanca-Settat, que, par exemple, dans les régions du Sud où les médecins du public et du privé se font rares. Le document «Santé en chiffres» du ministère de la santé dans son édition 2016 pointe du doigt ces inégalités. Selon ce document, la région du Grand Casablanca compte le plus de médecins avec 1.126 médecins du public (hors CHU) et 2.934 du privé alors que la région de Laâyoune-Sakia El Hamra ne compte que 102 médecins du public et 35 médecins du privé. Pour les syndicats, le véritable problème n'est pas la formation du personnel médical mais plutôt le manque de postes budgétaires. Conscient de cette problématique, le gouvernement a revu à la hausse le nombre de postes budgétaires consacrés au secteur de la santé. La loi de Finances 2018 a prévu 4.000 postes contre 1.500 l'année précédente.