Résidente au Maroc depuis 2007, Nandy Beugré a choisi, 10 ans après, d'y entreprendre. Titulaire d'un MBA de l'Université Al Akhawayn, la jeune Ivoirienne a fait ses premiers pas dans l'auto-entrepreneuriat en mars 2017 lançant ainsi sa propre marque «Exotica». Nandy, qui exerce dans la fabrication de bijoux fantaisie et produits similaires, fait partie en effet des 987 étrangers inscrits au Régime de l'auto-entrepreneur au Maroc. Certes, cette population ne représente que 1,4% de la structure globale des inscrits mais elle reflète l'intérêt porté par les non-résidents à ce statut. Aux dernières statistiques formulées par Maroc PME, 80% des auto-entrepreneurs étrangers sont représentés par 10 nationalités différentes. La France arrive en tête. Les ressortissants français représentent ainsi une part de 48% de la structure globale des auto-entrepreneurs étrangers, soit 472 Français inscrits. Ils sont suivis des Camerounais dont la part est estimée à 6% (63 d'auto-entrepreneurs camerounais). La Côte d'Ivoire et le Sénégal arrivent à part égale, soit 42 auto-entrepreneurs issus de chaque pays. Leur part dans le total des inscrits étrangers est de 4%. Le même ratio représenté par le Yémen et Congo-Brazzaville représentés conjointement par 75 auto-entrepreneurs au Maroc. Le Régime compte par ailleurs 28 auto-entrepreneurs congolais et 28 autres algériens. La part des Tunisiens et Belges est similaire. Elle ne dépasse pas les 2% dans le total des inscrits étrangers, soit 21 auto-entrepreneurs pour chaque pays. Les chiffres relevés confirment l'éligibilité des ressortissants étrangers au statut, et ce au même titre que les citoyens marocains. Toutefois des conditions sont à respecter. Ils doivent être légalement installés avec un titre de séjour valable et avoir un domicile fiscal au Maroc. En dépit de la nationalité, les critères d'obtention du statut d'auto-entrepreneur portent autour de l'exercice individuel d'une activité industrielle, commerciale, artisanale ou de prestation de services éligibles. Cette activité doit se faire dans le respect de la réglementation en vigueur et ne doit en aucun cas dépasser le chiffre d'affaires autorisé, soit 500.000 DH pour les activités commerciales, industrielles et artisanales et 200.000 DH pour les prestations de services. L'obtention de la carte permet à l'auto-entrepreneur de justifier son activité vis-à-vis des clients et fournisseurs et d'être reconnu économiquement et socialement.