Les seize membres d'une bande de malfaiteurs qui, depuis 1998 jusqu'à l'été dernier, cambriolaient villas et résidences de hauts responsables marocains et étrangers installés à Rabat, ont été condamnés dernièrement par la Cour d'appel de cette ville à des peines allant de trois mois à 10 ans de prison ferme. La Chambre criminelle près la Cour d'appel de Rabat a rendu dernièrement son verdict contre une bande de seize malfaiteurs qui ont semé, depuis 1998, la panique et la terreur à Rabat en cambriolant villas et résidences de hauts responsables marocains et d'ambassadeurs, situées entre autres aux quartiers Agdal, Riad et Souissi. À ce propos, elle a condamné quatre membres de la bande, dont le cerveau, à dix ans de réclusion criminelle. Deux membres ont écopé respectivement de huit et six ans de réclusion criminelle. Un septième membre de la bande a été condamné à cinq ans de prison et un huitième à deux ans. Six autres membres ont été condamnés à un an de prison ferme et un quinzième en a pris pour six mois. Le dernier de la liste, qui a été condamné à trois mois, est une fille, la seule de la bande. Lors de leurs arrestations, l'été dernier à Rabat, par les éléments de la police judiciaire de la capitale administrative, les mis en cause ont avoué avoir cambriolé soixante-quinze villas et résidences et avoir mis la main sur des objets précieux et des bijoux en or. Ils ont expliqué aux enquêteurs qu'ils avaient une seule méthode pour cambrioler les villas et les résidences des personnalités marocaines et étrangères au Maroc. Une fois l'objectif localisé, ils n'hésitaient pas à le surveiller minutieusement pour s'y introduire la nuit à la lueur des bougies. Ils ramassaient tous les objets précieux dans un coin en attendant leur chef qui venait à bord d'un véhicule et y rentrait dans l'obscurité sans attirer l'intention de quiconque et chargeait le butin avec l'aide des autres membres de la bande. Cette bande de malfaiteurs a cambriolé, entre autres la résidence du président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Ahmed Osman. Ils y ont subtilisé surtout trois épées, d'un mètre de long chacune, en or et quatre boîtes en argent. Le plus étrange est qu'ils sont arrivés à s'y introduire bien qu'elle ait été surveillée jour et nuit par des éléments des Forces auxiliaires. Ils ont également cambriolé la villa du secrétaire personnel du Prince Moulay Hicham, le siège de l'ancien bureau de liaison israélien et celui du Vatican. Ils y ont subtilisé, entre autres, deux revolvers et plus de 20 mille dollars. Ils revendaient leurs butins, qui s'est évalué à plusieurs centaines de millions de dirhams, à Casablanca, Rabat et dans d'autres villes. La perquisition de leurs domiciles a permis aux enquêteurs de saisir une voiture, de marque Renault (Laguna), une deuxième de marque Peugeot (Partner), 22 colliers en or sertis de bijoux précieux et portant le nom d'Allah, des caméras vidéo, ainsi que d'autres objets précieux. Seul le cerveau de la bande a avoué devant la cour de la Chambre criminelle avoir perpétré ces cambriolage en avançant un chiffre dépassant celui consigné dans le procès-verbal de la police judiciaire. Il a déclaré devant la cour avoir cambriolé sept cents villas et résidences et non pas soixante-quinze.