L'incendie qui a ravagé lundi la raffinerie de pétrole de Mohammedia a fait deux morts. Un troisième employé est toujours dans un état critique. Leur triste sort est passé sous silence. Incompréhensible. C'est une image qui restera à jamais gravée dans les mémoires des secouristes dépêchés sur les lieux de l'incendie qui a ravagé La Samir. Lors de leur pénible intervention qui a duré plusieurs heures, ces derniers ont découvert les corps carbonisés des deux employés de la raffinerie de la société Samir, Abdallah Hanani et Omar Kadari, collé l'un à l'autre. Pendant qu'ils subissaient leur terrible destin, ils se sont tout simplement enlacés… Abdallah et Omar pouvaient échapper aux feux s'ils avaient pris la fuite à temps. Ce n'était pas le cas. C'est par devoir professionnel que ces deux braves employés n'ont pas quitté leurs postes à la centrale thermique, alors que le feu ne cessait de se propager. Ils se sont conformés au règlement et à la discipline professionnelle. Jusqu'au bout. Au prix d'y laisser leurs vies. Une douloureuse histoire d'honneur et de courage, pour laquelle tous les Marocains ont compati. Et qu'a –t- on réserver à la mémoire de ces héros ? L'ignorance, d'abord. Dans un premier bilan diffusé dans la nuit de l'incendie, le ministère de l'Intérieur avait annoncé que l'incendie de la raffinerie avait été maîtrisé et qu'aucune victime n'était à déplorer ! Aucune autre information officielle n'a par la suite été diffusée à ce sujet pendant 48 h. Le jour de leurs funérailles, les habitants de la ville ont marché nombreux derrière les cercueils des défunts. En silence. Ce jour-là, il n'y avait ni cérémonie officielle, ni couverture télévisuelle. Aucun hommage n'a été rendu la mémoire de ces deux «victimes». Rien. On se contente de déclarer cyniquement le nombre des morts et des portés disparus. L'affaire est close. La page est tournée. Comme ça ! Incompréhensible.