Les réformes introduites par le projet de code de la famille ont réussi une parfaite adéquation entre les valeurs religieuses et l'évolution que connaît la famille marocaine. Dans un entretien, Rahma Bourkia, membre de la commission consultative chargée de la révision de la Moudawana et présidente de l'université Hassan II de Mohammedia, a indiqué que le projet du code de la famille « ne répond pas seulement aux besoins pressants de la société pour ce genre de lois, mais traduit aussi l'évolution qu'a connue la famille marocaine durant plusieurs décennies». «Les mutations qui ont touché l'institution familiale revêtent à l'heure actuelle un caractère plus profond comparativement à la période qui a suivi l'indépendance du Maroc », a-t-elle précisé. Pour Mme Bourkia, ces mutations qui concernent les membres de chaque famille ont tracé pour chacun «de nouveaux rôles qui ont dépassé les rôles traditionnels». L'accès de la femme au monde du travail et sa contribution aux dépenses familiales ont constitué «un tournant décisif» qui a eu un impact sur ces mutations, lesquelles ont touché aussi les besoins de la famille qui n'étaient pas ceux de la famille de la période post-indépendance, a expliqué l'universitaire marocaine. Dans ce même ordre d'idées, elle ajoute que la conscience qu'ont les femmes aujourd'hui de la place qui devrait être la leur au sein de la famille et de la société, milite aussi en faveur du changement des lois pour qu'elles soient au diapason de l'évolution rapide de la société, ce qui requiert une réforme du code de la famille. Mme Bourkia estime à ce propos que le nouveau code «suit bien l'évolution qu'a connue la famille marocaine et répond en même temps aux aspirations de la société». Il ne s'agit pas d'organiser uniquement les relations entre les membres au sein de la famille, mais de conférer une dimension sociale globale à ce projet, dans le sens de l'émergence d'une société démocratique et moderniste, a-t-elle indiqué. La présidente de l'université Hassan II de Mohammedia souligne également que le projet de code de la famille consacre une relation conjugale basée sur l'égalité, l'équilibre et la convenance, en parfaite conformité avec les valeurs islamiques.