Le trio d'artistes composé du chanteur turc, Aburrahman Tarikci, du violoniste tunisien, Zied Zouari, et du batteur arménien Julien Tekeyan s'est produit, lundi à la scène du site historique du Chellah, en un concert inédit transportant son public dans les divers univers musicaux du Maqâm. Réunis autour du projet « Maqâm Roads », les trois musiciens ont raconté par le biais de leurs symphonies, puisées dans le dialogue des différentes traditions musicales toutes convergentes sur l'île turque de Marmara, la réminiscence d'un chant ancestral à travers des rythmes contemporains pour le grand plaisir d'un public très réceptif. Le trio annonce la couleur dès les premières notes de l'intro, joué par le virtuose du violon Zouari, suivi de morceaux chantés par Tarikci et accompagné par Takeyan. Ils ont réussi à trouver le fil conducteur qui permet d'établir cet échange entre les différentes traditions musicales du Maqâm allant du Maghreb à l'extrême Orient dans une dimension peu conventionnelle, souvent éclectique et moderne. Sur scène, la complicité des trois artistes était frappante. La batterie époustouflante de l'arménien dialoguait avec la basse fretless du grand maître du chant turc, le tout accompagnant les violons tant fougueux qu'inspirés de Zouari. Ils ont su, tout au long de leur concert, transmettre par la musique leurs messages de paix et de justice face à une actualité morose et décadente.