Le Centre cinématographique marocain dévoile son bilan La fréquentation des salles obscures est en chute libre. Les chiffres présentés par le Centre cinématographique marocain (CCM) en marge du Festival national du film qui s'est clôturé le week-end dernier à Tanger le confirment. En effet, les salles de cinéma ont drainé 1.725.224 en 2016 contre 1.842.348 en 2015, soit une baisse de 17%. «Si en 2015, quatre films (deux marocains et deux américains) ont attiré plus de 50.000 spectateurs, cette année seul «Dallas» de Mohamed Ali Mejboud a dépassé ce seuil et même largement (+ de 111.000 spectateurs). Il n'y a donc pas eu en 2016 suffisamment de «blockbusters» pour attirer le public dans les salles», explique à ce sujet Sarim Fassi Fihri, directeur du CCM. Les recettes guichets ont pour leur part connu une énorme baisse. Elles ont enregistré 16.742.464 de dirhams en 2016 contre 74.462.995 de dirhams en 2015. En ce qui concerne les parcs de salles en activité, leur nombre s'est élevé à 64 à la fin de l'année. Ceci étant, les risques de fermeture sont bien là, et ce malgré les efforts du CCM en matière de rénovation et surtout en numérisation. D'ailleurs depuis 2013, le nombre des salles passées au numérique soutenues par l'Etat a atteint 90% en 2015. «Le peu de salles restant en activité contribue aussi à la baisse de la fréquentation alors que, il faut le rappeler, l'Etat continue de soutenir financièrement la création et la rénovation des salles de cinéma», indique dans ce sens Fassi Fihri. Cependant, le nombre de visas culturels délivrés a augmenté de 49%. Il a atteint 2.805 en 2016 contre 2.362 en 2015. «La consommation cinématographique serait-elle en train de muter du cinéma commercial vers celui des festivals ? Saluons l'ouverture en 2016 du Mégarama de Tanger qui offre 8 écrans supplémentaires au public de la ville du détroit et qui enrichit le parc national qui en a bien besoin». En effet, le bilan cinématographique au titre de 2016 fait ressortir que le chiffre d'affaires déclaré du secteur cinématographique et de la production audiovisuelle avoisine les 700 millions de dirhams. «Les films produits sans le concours du fonds d'aide ainsi que les festivals non subventionnés ne sont pas pris en compte. Il serait alors juste d'estimer la «valeur» du secteur autour du milliard de dirhams», souligne le directeur général du CCM. Le bilan fait état d'une production de 24 long-métrages et 105 court-métrages, et d'un montant de 68,79 millions de dirhams (MDH) d'aide publique à la promotion de la production cinématographique nationale. «A l'initiative du CCM, la loi de Finances 2016 a prévu un soutien aux productions étrangères d'œuvres audiovisuelles et du cinéma. Les textes d'application de cette mesure attendent le prochain gouvernement, ce qui devrait augmenter sensiblement le nombre de productions étrangères que nous accueillons», ajoute M. Fassi Fihri.