La cellule de Hassan El Haski, démantelée par les services de sécurité espagnols aux Iles Canaries, préparait des attentats contre les pétroliers empruntant la voie maritime entre les côtes marocaines et canariennes. Le Groupe islamiste des combattants marocains (GICM), groupuscule terroriste faisant partie de la nébuleuse d'Al Qaïda, est en voie de démantèlement total grâce à la coopération des services de sécurité européens et leurs homologues marocains. L'arrestation, vendredi 17 décembre à Lanzarote aux Iles Canaries, de quatre membres importants de ce groupe terroriste porte un grand coup à sa structure. En effet, l'un des quatre Marocains arrêtés par la police espagnole dans l'archipel, le dénommé Hassan El Haski, 41 ans, est considéré par les services du "Commissariat général d'information" de la police nationale espagnole comme l'actuel chef en Europe du GICM. Les autres membres de la cellule démantelée aux Iles Canaries, à savoir Ali Fahimi, 31 ans, Abdala Mourib, un imam de 36 ans, et Brahim Atia El Hammouchi, 40 ans, sont considérés comme des éléments actifs au sein de l'organisation terroriste et leur arrestation constitue un succès pour les services de sécurité. Selon les premiers éléments de l'enquête menée par les services de police espagnols en étroite collaboration avec leurs homologues français, belges, hollandais et marocains, le GICM serait une sorte d'aile militaire de la Salafiya Jihadia. Aussi, des liens auraient été établis par ces différents corps de sécurité entre les attentats du 16 mai à Casablanca 2003, du 11 mars 2004 à Madrid et l'assassinat du réalisateur néerlandais Theo Van Gogh, le 2 novembre à Amsterdam. Selon des informations publiées par la presse espagnole, c'est les services de sécurité hollandais qui auraient fait part à leurs homologues madrilènes de leurs soupçons sur le fait que Hassan El Haski soit la personne qui a ordonné ou planifié l'attentat contre le cinéaste néerlandais. Selon les enquêteurs, il s'agit de l'homme-clé du GICM. Rappelons que ce mouvement a été créé la veille de l'intervention dirigée par les forces américaines et leurs alliés en Afghanistan pour traquer les terroristes d'Al Qaïda dirigés par Oussama Ben Laden. Ses fondateurs sont des Maghrébins qui combattaient aux côtés de Ben Laden et qui, sur instigation de ce dernier, avaient créé le GICM pour pouvoir exporter le terrorisme d'Al Qaïda en Europe et dans les pays du Maghreb en général et le Maroc en particulier, puisque le Royaume est un pays qui a toujours soutenu la lutte contre le terrorisme. S'agissant de l'installation d'El Haski à Lanzarote, les services de sécurité espagnols estiment qu'il avait décidé d'en faire une base pour des opérations qu'il comptait mener contre des navires pétroliers lors de leur passage entre les côtes marocaines et celles de l'archipel. Selon des informations publiées, hier, par le quotidien madrilène «La Razon», proche des services de sécurité espagnols, la cellule d'El Haski projetait de diriger des attentats contre les pétroliers moyennant l'utilisation de zodiacs bourrés d'explosifs à l'instar de l'attaque contre un navire français au large du Yémen, le 6 octobre 2002. Ce plan rappelle aussi celui de la cellule dormante d'Al Qaïda démantelée par les services de sécurité marocains en mai 2002. Rappelons que cette cellule s'apprêtait au moment de l'arrestation des trois ressortissants saoudiens qui la composaient et leurs complices marocains, d'attaquer avec le même procédé des navires de l'OTAN au moment de leur passage par le détroit de Gibraltar. Selon des observateurs, l'échec de cette tentative et les coups durs portés à leur structure auraient incité les terroristes d'Al Qaïda à changer de stratégie et à orienter leurs opérations vers l'archipel canarien, en faisant de la région saharienne la base-arrière de leurs mouvements. C'est ce qui justifie d'ailleurs les manœuvres militaires dirigées par l'OTAN en juillet 2004 dans la région avec la participation des Forces armées marocaines et dont l'objectif était de se préparer à d'éventuelles attaques terroristes émanant de la région saharienne. Enfin, rappelons que l'OTAN soupçonne l'existence de cellules terroristes qui auraient profité de la situation de non-loi constituée par la présence armée de mercenaires du Polisario au sud de l'Algérie afin de s'installer dans cette région ce qui lui donne une facilité de mouvement allant du sud du Soudan jusqu'à la côte atlantique.