Des arrestations ont eu lieu à Casablanca alors que certaines factions commencent à défier l'interdiction du ministère de l'intérieur Les hostilités reprennent entre les ultras de football et les autorités. Après l'interdiction formelle des Ultras sur le territoire national de la part du ministère de l'intérieur, ces groupes de supporters veulent toujours investir les tribunes des stades et les retrouvailles s'annoncent difficiles. Dans ce sens, la préfecture de police de Casablanca annonce l'arrestation de trois individus, âgés entre 21 et 25 ans, appartenant à une faction des ultras de football s'activant à Casablanca, dans la nuit de vendredi à samedi. Selon la police de la métropole, les trois personnes concernées ont été appréhendées pour leur implication présumée dans des actes criminels, notamment des coups et blessures volontaires et dégradation des biens d'autrui. Au bilan de ces incidents qui se sont déroulés au quartier Sbata: plusieurs voitures stationnées dégradées et plusieurs blessés dont un élément de la police de grade gardien de la paix. La situation de désordre créée par les éléments de ce groupe d'ultras, formé par des mineurs en majorité, a nécessité l'intervention sur place de patrouilles de police. Une intervention qui a permis un retour au calme ainsi que l'arrestation des trois suspects. Ces dernier ont été placés en garde à vue pour les besoins de l'enquête menée sous la supervision du parquet. Une enquête est toujours en cours pour arrêter tous les suspects impliqués dans ces actes criminels. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'identité des personnes impliquées a été déjà établie. Retour dans les gradins Ces événements arrivent à un moment où certaines factions des ultras à Casablanca ont déjà annoncé leur retour dans les gradins. Au moins deux groupes d'ultras à Casablanca ont officialisé via les réseaux sociaux leurs décisions de mettre un terme au boycott des matchs de la Botola. En effet, les ultras des pays avaient pris la décision de boycotter les matchs de la Botola Pro, suite à la décision de l'Intérieur d'interdire les ultras du pays afin d'éviter tout affrontement. Les incidents du quartier de Sbata risquent ainsi de compliquer ce retour même si les groupes concernés ont affirmé avoir pris des mesures pour éviter tout débordement dans l'enceinte du stade ou à l'extérieur. L'interdiction avait été prise suite à la multiplication d'acte de violence à la sortie des matchs des grands clubs de football de Casablanca. D'autres incidents avaient eu lieu également dans d'autres villes, souvent avec des dégâts très importants. Reste à savoir si ces événements de ce week-end vont ouvrir la voie devant d'autres affrontements violents entre d'un côté les ultras et les autorités de l'autre. En tout cas, les groupes des supporters croient toujours à leur retour dans les stades malgré l'interdiction. En signe de protestation, des tags et graffitis sur les grandes artères, notamment à Casablanca, défient la décision des autorités appelant au retour des ultras. Phénomène international Les ultras des supporters forment aujourd'hui un vrai phénomène international. Alors qu'ils étaient actifs dans certains pays européens et d'Amérique latine, la culture des ultras ne cesse de gagner du terrain aux quatre coins du globe. Il faut préciser que ces groupes ne sont pas des associations de supporters en bonne et due forme. Ils se différencient des autres supporters par des actions reflétant un certain fanatisme parfois poussé au-delà des limites. Régulièrement, les groupes des ultras font les titres de la presse en raison d'actes de violence qui leur sont imputés. Cela dit, les ultras affirment souvent qu'ils ne sont pas des hooligans et que leur but premier est de créer une certaine animation dans les stades. Les groupes les plus violents sont ceux de l'Argentine où le championnat de football est souvent suspendu en raison des violences. Les ultras de l'Europe de l'Est sont également réputés trop violents.