Les violences dans les gradins du public prennent ces derniers temps des proportions alarmantes. Alors que le championnat national de football n'a pas encore bouclé sa première année dans la voie du professionnalisme, les incidents, violents dans les plupart des cas, ternissent l'image de la «Botola» et l'emportent sur la médiocrité du jeu. De Casablanca à Fès, de Marrakech à Kasbat Tadla, d'Al Hoceima à Kénitra, ce sont les mêmes tristes images qui sont transmises sur les petits écrans et largement postées sur les sites sociaux et autres. Ces actes relèvent du vandalisme et non pas du hooliganisme.Car, les violences enregistrées sont généralement provoquées sans aucune corrélation avec les décisions «justes ou injustes» de l'arbitre ou les résultats de telle ou telle équipe à l'issue des matchs. Ce qui s'est passé samedi au complexe Mohammed V à Casablanca interpelle à plus d'un titre. De nombreux sièges ont été cruellement saccagés et largués sur la pelouse du terrain et les scénarios de violences et jets de pierres entre supporters ont complété le reste. Un constat hallucinant. Ces violences ont touché également des éléments des forces de l'ordre lors de leur intervention pour remettre de l'ordre dans les gradins. Certains ont été blessés sur les lieux. Ces incidents ont poussé l'arbitre de la rencontre, opposant le Wydad de Casablanca à l'As FAR de Rabat, comptant pour la vingt-cinquième journée du championnat nation (D1), de retarder le coup d'envoi de la deuxième mi-temps de ce match de près d'un quart d'heure pour donner à la police le temps de rétablir l'ordre. La rencontre, qui a été achevée sur un score de deux buts en faveur des «Rouges», a été aussi sanctionnée par l'arrestation de plusieurs adolescents présumés inculpés dans les actes de violences. Selon des sources concordantes, certains ont été libérés aux locaux des commissariats de permanence alors que plusieurs autres ont été placés en garde à vue et devraient être déférés devant le Parquet de Casablanca ce lundi. Et voilà un autre dossier lié à la violence dans les stades devant la justice casablancaise alors qu'un autre relatif aux mêmes motifs n'est pas encore clos. Les images ayant fait la Une des journaux lors de la dernière rencontre ayant opposé le WAC de Casablanca au KAC de Kenitra sont encore là. Des dizaines de personnes ont été arrêtées et déférées devant la justice. Le procès enclenché par cette affaire n'est pas encore terminé. Il faut dire que face à l'ampleur du phénomène, un projet de loi sur la question a été concocté et débattu au Parlement, mais il demeure dans le circuit habituel avant de voir le jour. Les associations chargées d'encadrer les supporters ont démontré qu'elles sont incapables de limiter les dégâts. Il appartient donc à toutes les parties allant de la famille à l'école, en passant par les associations des supporters et les organisateurs, jusqu'aux responsables chargés d'assurer la sécurité sur les lieux d'agir selon de nouvelles approches.