L'élan insufflé par la Constitution de 2011 permet une meilleure implication des citoyens et de la société civile dans les étapes de mise en œuvre des politiques publiques de la conception à la mise en œuvre et à l'évaluation des politiques publiques et ce aussi bien au niveau territorial qu'au niveau national. La société civile fait bonne impression auprès des Marocains. 83% des citoyens pensent qu'elle a un rôle utile à jouer et 68,1% la juge transparente. C'est ce qui ressort de l'enquête menée par l'USAID en 2016 sur la perception de l'efficacité des organisations de la société civile. L'enquête révèle également que les Marocains ont une bonne image des associations. Des chiffres dévoilés au cours de la rencontre tenue à Rabat ce week-end par l'agence américaine d'aide au développement. Toutefois, les citoyens restent perplexes quant à la capacité d'influence de la société civile sur les politiques publiques. Il faut souligner que 5,1% seulement des interrogés sont membres d'une association. En outre, pas moins de 90,4% des questionnés placent les droits des femmes, des jeunes et des personnes marginalisées comme les sujets prioritaires pour la société civile. La même enquête révèle que 45% des citoyens pensent que les associations arrivent à influencer les décisions des pouvoirs locaux. Mais ils ne sont que 29% à penser qu'elles peuvent influencer l'exécutif central et 21% qu'elles peuvent influencer la législation. Au cours de ce forum, il a également été question de s'interroger sur l'efficacité des initiatives de plaidoyer en politiques territoriales. Un échange qui a réuni présidents des communes, représentants de la société civile, et représentants d'organisations internationales et experts. Hervé de Baillenx, directeur du programme de renforcement de la société civile (CSSP), a précisé que dans la dynamique actuelle «la préoccupation est de mettre le citoyen au cœur des politiques publiques pas seulement en tant que bénéficiaire mais également en tant qu'acteur». L'élan insufflé par la Constitution de 2011 permet une meilleure implication des citoyens et de la société civile dans les étapes de mise en œuvre des politiques publiques de la conception à la mise en œuvre et à l'évaluation des politiques publiques et ce aussi bien au niveau territorial qu'au niveau national. Selon le directeur du programme (CSSP), «un an et demi après l'entrée en vigueur des lois sur la régionalisation avancée, des lois sur les motions et les pétitions, de la finalisation de la loi sur le droit d'accès à l'information, c'est le bon moment pour faire le point sur les progrès réalisés». Dans cette lignée, la question qui se pose est de savoir comment est appliqué ce cadre juridique sur le terrain. Ainsi Hervé de Baillenx souligne: «Nous avons souhaité mettre l'accent sur les collectivités territoriales parce que l'apprentissage de la démocratie commence par les pratiques entre les citoyens et les élus. C'est certainement la meilleure école». Sur la réalisation du programme et les partenariats, la même source précise que «ce projet sur la société civile est en cours depuis deux ans, il est financé par l'Agence américaine d'aide au développement USAID et mis en œuvre par Conterpart». Et de poursuivre : «Nous travaillons essentiellement au niveau national et dans quatre régions cibles, à savoir Rabat-Salé-Kénitra, Marrakech-Safi, Tanger-Tétouan-Al Hoceima, et Fès-Meknès». Au niveau des partenariats avec la société civile, le programme accompagne et finance des initiatives territoriales. «Aujourd'hui nous finançons 14 associations et coalitions d'associations, un nombre qui va augmenter». L'autre volet du partenariat concerne les communes et les régions. Celui-ci a l'ambition d'établir des mécanismes de participation de la société civile dans les politiques territoriales, l'accompagnement dans les plans d'action des projets de développement régionaux, la mise en œuvre d'instances consultatives telles que l'instance pour la parité, l'égalité des chances et l'approche genre, et de mettre en œuvre des mécanismes de traitement des pétitions au niveau local. Leila Ouchagour Journaliste stagiaire