Le fils du fondateur de l'Istiqlal fait le consensus et reste le favori lors du prochain congrès en mars C'est une belle revanche pour laquelle se prépare Abdelouahed El Fassi. Malheureux candidat lors du dernier congrès du parti de l'Istiqlal, la défaite du fils du fondateur devant Hamid Chabat dans la course au fauteuil du secrétariat général lui était restée au travers de la gorge. Ce médecin de formation avait gardé un goût amer de son échec aux portes du secrétariat général au point de traîner Chabat en justice. Mais cette époque est bien révolue. L'ancien ministre de la santé au gouvernement de Me Abderrahmane Youssoufi pour une courte durée (ndlr: il quitta son poste dès le premier remaniement), fait figure aujourd'hui d'une personne consensuelle au sein du parti de la balance. El Fassi était le leader d'une bonne partie des Istiqlaliens dans le cadre du courant «Bila hawada» (sans répit) pendant plus de deux ans, ce qui faisait de lui le principal opposant à la politique de Chabat à la tête de l'Istiqlal. Aujourd'hui, El Fassi effectue un changement radical et devient l'un des soutiens de l'actuel secrétaire général en pleine tourmente en raison de ses déclarations sur la Mauritanie. Non seulement Abdelouahed El Fassi ne faisait pas partie des signataires de la fameuse pétition demandant le départ sans délai de Chabat mais il n'hésitera pas à s'afficher avec lui sur la même tribune lors du dernier conseil national du parti à Rabat le week-end dernier. La posture de l'ancien ennemi politique numéro un de Chabat en a surpris plus d'un au sein de l'Istiqlal ainsi que parmi les observateurs de la scène politique et partisane. Un deal Dans les coulisses, l'idée d'un deal passé entre les deux hommes se pose avec acuité. En échange d'un soutien à Chabat fragilisé aujourd'hui, ce dernier lui renverra l'ascenseur lors du prochain congrès national prévu en mars prochain. De nature timide, El Fassi qui fait preuve de discrétion parfois exagérée sait qu'il aura besoin du soutien d'un homme comme Chabat pour conquérir facilement le secrétariat général. De son côté, Chabat qui garde le contrôle de plusieurs instances du parti, de la jeunesse istiqlalienne au conseil national en passant par le syndicat, aura réussi à garantir une sortie honorable tout en gardant des relais au sein de l'appareil partisan de sorte à assurer ses arrières. Pour certains connaisseurs des arcanes de l'Istiqlal, ce scénario était déjà prévu lors du dernier congrès. Chabat devait à l'époque soutenir El Fassi dans sa course au fauteuil du leader. Entre temps, Chabat avait changé d'avis en présentant sa propre candidature. La suite est connue de tous. Après un procès en justice contestant l'élection de Chabat à la tête du parti et la fondation du courant «Bila hawada», les deux hommes ont fini par enterrer la hache de guerre bien avant la crise actuelle. Chabat et El Fassi étaient apparus côte à côte se recueillant sur la tombe de Feu Allal El Fassi, il y a de longs mois de cela. C'est à ce moment précis que les rumeurs sur un deal entre les deux hommes commençaient à courir. Aujourd'hui, les choses commencent à se confirmer. El Fassi pourrait bien occuper le même poste que son père dès le mois de mars prochain. Ancien membre du comité exécutif du parti pour plusieurs mandats, il dispose de la légitimité de la famille El Fassi pour reprendre les commandes de l'Istiqlal. Il est certain que le parti avec une personnalité comme Abdelouahed El Fassi sera différent même si l'ombre de Chabat sera toujours là…