Prévue lundi, la première cotation des actions Maroc Telecom à Casablanca a été reportée à mercredi en raison de l'importance des demandes d'achat pour une opération dont le succès a dépassé toutes les prévisions. C'est lundi, 13 décembre que devait débuter la cotation des Actions Maroc Telecom sur la Bourse de Casablanca et sur le premier marché d'Euronext Paris SA sous le symbole IAM. L'opération a été finalement reportée à mercredi en raison de l'importance des demandes d'achat. Plus de 1,5 million d'actions Maroc Telecom ont été demandées sans qu'un prix ait pu être fixé en raison de l'insuffisance de l'offfre, précise-t-on de source boursière. Introduite avec un taux de souscription de 21 fois l'offre, la valeur Maroc Telecom présente d'énormes perspectives selon les analystes. L'action qui a été introduite à 68,25 dirhams pourrait dépasser aisément les 100 dirhams lors de la première cotation, estiment les responsables de sociétés de bourse à Casablanca. Lors de la présentation des résultats de l'opération d'introduction faite au siège de la compagnie à Rabat, le président du Directoire de Maroc Telecoms, Abdeslam Ahizoune expliquait le succès rencontré par le fait que Maroc Télécoms est à la fois «une valeur de croissance et de rendement». L'entreprise dégage en effet une rentabilité et une capacité de distribution des dividendes jugées élevées. Performances confirmées sur un autre plan, par l'explosion du parc abonné et la croissance du chiffre d'affaires. Ainsi, sur les neuf premiers mois de l'année en cours, le chiffre d'affaires consolidé a progressé de 12 à 13 soit 304 milliards de dirhams et le résultat d'exploitation s'est accru de 14%. L'opérateur historique est notamment leader en téléphonie mobile dans un marché ouvert à la concurrence depuis plus de quatre ans. Avec un parc de 5,5 millions d'abonnés, Maroc Telecom disposait au 30 juin 2004 d'une part de marché de 70,3%. Côté logistique, un réseau GSM qui couvre la quasi-totalité du pays grâce à l'implantation de plus de 3 500 stations radio. Au 30 septembre, le parc des clients du mobile a dépassé 6 millions. A l'international, les clients de Maroc Telecom bénéficient du service dans 156 pays grâce à plus de 260 accords de roaming. Concernant la téléphonie fixe, segment traditionnellement peu élastique, Maroc Telecom opère dans un marché ouvert à la concurrence, bien qu'en étant le seul détenteur d'une licence de téléphonie fixe et le principal fournisseur de services de transmission de données au Maroc. Là aussi les chiffres sont encourageants, puisqu'au 30 septembre, le parc dépassait 1,3 million d'abonnés. Idem pour l'Internet, marché en expansion rapide. En gros, 93 000 accès recensés au 30 septembre, dont 45% en ADSL et pour Maroc Telecom, le principal fournisseur sur un marché tourné en croissance vers la connexion à haut débit. Côté services, les produits de l'opérateur sont commercialisés via un réseau de 269 agences en propre et par un réseau indirect de 28 000 points de vente, couvrant l'ensemble du territoire marocain. Le groupe détient, par ailleurs, une participation de 51% dans le capital de Mauritel, opérateur historique mauritanien, leader du marché dans ce pays. Ces différents éléments auraient été importants dans la prise de décision des institutionnels étrangers qui ont souscrit à hauteur de 33 fois. Sur la base du prix d'introduction, soit 68, 25 dirhams par action, la capitalisation boursière de Maroc Télécoms s'élève à près de 5,4 milliards d'euros. L'opérateur historique détrône au passage le holding ONA, jusque-là première capitalisation boursière à la Bourse de Casablanca, et redonne par là-même du tonus à une place qui en avait besoin. Au terme de cette opération, sur la base d'un exercice intégral de l'option de surallocation (15% de l'offre initiale en faveur des banques introductrices) et compte tenu de la cession par le Royaume du Maroc à Vivendi Universal (ou à une de ses filiales) de 16% du capital, l'actionnariat de Maroc Telecom, en pourcentage du capital est contrôlé à hauteur de 51% par le géant français. Suivent par ordre, l'Etat marocain (34%), le public (14,5%) et les salariés de l'entreprise (0,5%).