Marrakech a accueilli le Sommet africain de l'action marqué par un discours royal L'Afrique en conclave à Marrakech. En marge de la COP22, la ville ocre a accueilli mercredi, le «Sommet africain de l'action» avec la participation d'une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement. L'événement a été marqué par un discours prononcé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI devant les participants. Dans ce sens, le Souverain a proposé devant le Sommet de dessiner une Afrique résiliente aux changements climatiques, «une Afrique qui s'engage résolument sur la voie du développement durable». Le discours royal a décrit une Afrique «qui utilisera ses ressources, de manière optimale, en respectant les équilibres environnementaux et sociaux; c'est une Afrique qui agira en vue d'un développement inclusif, en accord avec ce qui fait son identité : la culture de partage, d'équité et de solidarité». Relevant la présence, entre le Nord et le Sud, d'une disparité de cultures en matière d'environnement, SM le Roi a appelé à l'harmonisation de l'éducation à l'environnement. «C'est dans ce but qu'il conviendra d'harmoniser, voire d'unifier l'éducation à l'environnement», a insisté le Souverain, assurant que la présidence marocaine s'y emploiera durant son mandat. Par ailleurs, le Souverain s'est demandé, par ailleurs, s'il faut rappeler que «le temps de la colonisation est révolu, qu'une décision imposée ne peut être productive», ou encore que «les acteurs ne manquent pas de force d'engagement, ni de bonne volonté; mais qu'il leur arrive de manquer de moyens» tout en appelant à «travailler solidairement, à la protection de notre Terre». «Voilà pourquoi Je souhaite que se mette en place une convergence de vues dans l'action», a ajouté SM le Roi qui a notamment mis en garde que l'Afrique paie un lourd tribut dans l'équation «climat» et représente, sans aucun doute, le continent le plus pénalisé. Dans ce sens, SM le Roi a précisé que la hausse des températures, le dérèglement des saisons, les sécheresses à répétition appauvrissent la biodiversité de notre continent, détruisent ses écosystèmes et hypothèquent son progrès, sa sécurité et sa stabilité. Bien que le continent n'émette que 4% des gaz à effet de serre, SM le Roi a averti que les bouleversements climatiques à l'échelle mondiale «entravent fortement, le développement de l'Afrique, et menacent gravement les droits élémentaires de plusieurs dizaines de millions d'Africains». C'est sans nul doute l'une des raisons qui pousse aujourd'hui le Maroc à s'engager pour l'Afrique. En effet, le Souverain a déclaré que le Maroc, un acteur engagé dans la consolidation de la sécurité et de la stabilité régionales, est déterminé à défendre les intérêts vitaux de l'Afrique. Le Royaume du Maroc «est déterminé à renforcer sa contribution, à la défense des intérêts vitaux du continent, aux côtés de ses pays frères et, bientôt, au sein de l'Union Africaine», a indiqué le Souverain dans un discours à l'ouverture du «Sommet africain de l'action», tenu à Marrakech en marge de la 22è Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP22), qui se déroule à Marrakech. Fort de son ambitieux programme dans le domaine des énergies renouvelables, le Royaume met son savoir-faire à la disposition de ses partenaires, a souligné SM le Roi, ajoutant qu'il animera un réseau africain d'expertise climatique, à partir du «Centre de compétences en changements climatiques» installé au Maroc. Le Maroc se mobilise également pour la réalisation de l'initiative «Adaptation de l'Agriculture Africaine» ou «Triple A», a relevé le Souverain, précisant que ce dispositif innovant favorise l'adoption et le financement de solutions destinées à la productivité et à la sécurité alimentaire. Après avoir noté que le Maroc a inscrit le financement comme priorité de la COP22, Sa Majesté a signalé que le Royaume encourage l'implication des Fonds souverains, afin de développer les infrastructures vertes en Afrique. «Agir par nous-mêmes et pour nous-mêmes est un impératif. Associer nos partenaires stratégiques est désormais une nécessité», a affirmé le Souverain.