«L'Espagne est un pays leader en matière des énergies renouvelables. Il a accumulé une telle expérience qu'aujourd'hui il peut en tirer les principales leçons». A quel niveau le Maroc peut-il intégrer les énergies renouvelables dans son mix énergétique ? Telle est la problématique sur laquelle s'est penché l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) lors d'un side-event, organisé, jeudi 10 novembre, dans le cadre des travaux de la COP22. Cette rencontre vient mettre la lumière sur les efforts consentis par le Maroc en termes de transition énergétique particulièrement dans le domaine de l'électricité. «Le système électrique national est un réseau connecté donc il reçoit la production de tous les points. La question que se posent les opérateurs systèmes, gestionnaires de ce réseau, est de savoir comment gérer cette énergie renouvelable qui a pour caractéristique principale l'intermittence», explique Abdessamad Saddouq, directeur participations et partenariats à l'ONEE. Le side-event a servi de plate- forme d'échange autour des expériences des systèmes nationaux ayant intégré massivement les énergies renouvelables. Des experts du pourtour méditerranéen sont venus débattre des contraintes et opportunités d'intégration de ces énergies aux réseaux électriques ainsi qu'aux enjeux des nouvelles technologies. «Nous avons invité les pays qui ont une grande expérience dans le renouvelable surtout l'Espagne et la France pour partager leurs expériences afin qu'on sache quelles sont les approches et les techniques qu'ils ont mises en place pour intégrer le maximum d'énergie renouvelable», souligne M. Saddouq. Et de préciser que: «l'Espagne est un pays leader en matière des énergies renouvelables. Il a accumulé une telle expérience qu'aujourd'hui il peut en tirer les principales leçons. Nous avons besoin de cette expérience au Maroc puisque nous sommes carrément dans l'intégration massive du renouvelable». En effet, le Maroc intègre depuis plusieurs décennies le renouvelable. L'hydraulique était la source d'énergie la plus dominante depuis les années 40. Aussi, le renouvelable éolien a été intégré par l'ONEE en 2000, et ce à travers le parc éolien de Allal El Fassi au nord. «Nous sommes actuellement au stade de l'intégration massive qui va constituer une proportion importante dans le mix énergétique à travers et l'éolien et le solaire . L'objectif est d'atteindre 42% en 2020 dont 28% solaire-éolien», affirme Abdessamad Saddouq. Et d'ajouter: «L'intégration au Maroc se fait de manière graduelle. Certes, nous maîtrisons parfaitement la situation, de par notre vision et approche mais nous avons besoin d'échanger avec nos homologues». En marge de la COP, l'ONEE dispose d'un agenda bien chargé. L'Office prévoit la semaine prochaine une rencontre pour débattre des enjeux de l'hydroélectricité au Maroc et en Afrique. «Cette rencontre, prévue le 17 novembre, de grande utilité parce que l'Afrique regorge de ressources hydrauliques immenses qui sont vraiment sous-utilisées. Nous sommes vraiment à 10% de l'utilisation du potentiel africain». Ayant développé une grande expertise en hydroélectricité, l'ONEE partagera son savoir-faire avec les pays du continent. De même, l'Office profitera de sa participation à la COP pour annoncer quelques initiatives relatives au programme d'appui à l'électrification rurale en Afrique, à l'efficacité énergétique et à la relation avec la société civile.