Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont contre-indiqués dans le traitement de la varicelle chez l'enfant. Ils peuvent présenter un risque de complications infectieuses. La varicelle est publiquement connue pour son caractère de maladie anodine. Rien de plus. Une minimisation à tenir avec des pincettes et qu'il ne faut aucunement prendre pour argent comptant, au vu des complications diverses auxquelles peut aboutir la maladie. Notamment lorsque l'on sait que l'automédication fait office de premier recours aux soins dans notre pays. En effet, c'est la prise de médicaments inappropriés qui risque de provoquer toute une série de complications. En ce sens, le passage préalable par un médecin peut s'avérer salutaire. Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) avaient récemment été pointés du doigt. «L'utilisation d'anti inflammatoires non stéroïdiens (AINS), dans le traitement de la fièvre et/ou de la douleur, n'est pas recommandée chez l'enfant atteint de varicelle », souligne l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS). Les molécules incriminées sont: l'ibuprofène, le kétoprofène, l'acide méfénamique, l'acide niflumique et l'acide tiaprofénique, selon l'AFSSAPS. Ces conclusions découlent d'une enquête de pharmacovigilance, diligentée par l'AFSSAPS afin de procéder à une évaluation des risques de complications infectieuses graves, lors de l'utilisation des AINS chez l'enfant. Les résultats de cette enquête attestent de la présence de cas « parfois graves» de complications infectieuses des lésions cutanées. Il s'agit principalement, toujours selon l'AFSSAPS, d'abcès cutané, de cellulite, de fasciite, de fasciite nécrosante, d'infection cutanée, de nécrose cutanée, de pyodermite et de pyodermite gangreneuse. Les spécialistes expliquent cela par le fait que « les AINS réduisent les défenses immunitaires et que, dans le cadre de la varicelle, ceux-ci rendent la peau plus vulnérable aux infections à staphylocoques en particulier (impétigo), avec, donc, un risque faible mais accru de septicémie. » Ainsi, afin d'éviter tout risque de complication en cas de fièvre, l'utilisation du paracétamol est conseillée en première intention, associée aux moyens physiques habituels, à savoir déshabillage, bains, enveloppement humide, hydratation, etc. À retenir également qu'en cas de varicelle, mais aussi en cas d'éruption cutanée quelel qu'elle doit, les anti-inflammatoires, mais aussi et surtout l'acide acétylsalicylique (aspirine) ne doivent être donnés sans avis et prescription médicale. En revanche, l'ASSAPFS met l'accent sur le fait que le taux de notification de ces complications infectieuses montre qu'elles sont exceptionnelles, soulignant au passage « qu'en l'absence de tout traitement par les AINS, la varicelle peut conduire à ces mêmes complications infectieuses cutanées et des tissus mous. Les rares études ayant abordé le rôle favorisant des AINS dans ces complications infectieuses ne permettent pas, en l'état, ni de l'affirmer, ni de l'exclure.» Cela dit, il faut toutefois relativiser et apprécier à sa juste valeur l'incrimination dont les substances précitées ont fait l'objet. Effectivement, celles-ci peuvent être contre-indiquées, mais dans un cas précis, celui des enfants atteints de varicelle ou suspectés de l'avoir.