Adil Douiri a présenté son bilan dans l'après-midi du samedi. Si le plan Azur, avec quatre stations sur six, reste un succès, d'autres aspects, comme le plan de développement des villes, la fiscalité locale, le financement, sont à inscrire dans la colonne passif. «Je suis plus critique que vous tous, sur la politique de mon département et sur celle de mon gouvernement». C'est en ces termes que Adil Douiri, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, a commencé son intervention en début d'après-midi pour une présentation du bilan des chantiers réalisés dans la vision 2010. Sur les 160 000 lits attendus, 130 000 étaient programmés sur le balnéaire. Le plan Azur est donc, de part l'orientation donnée au produit, le plus grand chantier industriel de l'accord cadre. Qu'en est-il aujourd'hui ? Sur les six stations, quatre ont été concédées. Certains ouvriront leur premier hôtel dès 2006. D'autres comme Mogador (8 700 lits) ont revu leurs prévision à la hausse. Le consortium conduit par Thomas Piron souhaite, aujourd'hui, faire plus, d'après M. Douiri. Quant au groupe Kerzner, il est non seulement aménageur de la station Mazagan, mais aussi developpeur ayant une vision intègrée. La station sera le premier grand resort du Maroc. Pour Lixus, la Somed, la CDG et la Mamda veulent un site à double visage, dédié à la santé, au golf et à l'équitation en hiver et au balnéaire en été. Pour d'autres stations, Taghzout et Plage Blanche principalement, les décisions ne sont pas encore tombées. L'année 2005 apportera certainemet du nouveau. En attendant, M. Douiri chiffre à 23 500 le nombre de lits réalisés sur les 45 000 prévus entre Tanger, Agadir et Tetouan, soit « 50% des objectifs » atteints. Le ministre a évoqué ensuite les fameux plans de développement régionaux, les PDR, dont le retard n'est pas pour participer à la clarification du rôle des CRT. Pour Fès et Agadir, tout est ficellé. Pour d'autres villes, c'est l'expectative. Première à s'engager dans la course, Casablanca, «échec institutionnel du PDR», est aujourd'hui distancée.Pour le tourisme national, une stratégie est attendue d'ici fèvrier 2005. Une loi concernant l'immobilier locatif à vocation touristique sera proposée dans le circuit législatif en 2005. Concernant le tourisme de niche, «nous souffrons du nombre insuffisant d'experts », déclare le ministre. La fiscalité locale est en devenir. Quatre taxes ont été supprimées, ce qui est très peu par rapport aux attentes des professionnels. Pour les créances que l'Etat doit au secteur, une cellule de règlement est mise en place. Environ 30 à 40 millions de dirhams ont été recupérés en un an et demi. Côté financement, une loi sur le capital risque est en circuit, concernant, il est vrai, beaucoup de secteurs. Le ministre survole ensuite l'aérien, «64 fréquences entre le Maroc et l'étranger créées depuis le début de l'année », l'ONDA (entrée du deuxième opérateur de handling) et marque une pose sur l'ONMT, « qui doit fonctionner comme une organisation quasi privée». Le temps de présenter une énième étude menée, cette fois-ci, auprès du consommateur européen et, confiée à un cabinet, le ministre en vient aux chiffres. Le Maroc est bel et bien à 4.7 millions de touristes, «MRE inclus et croisièristes exclus », dixit Douiri, solidement arc-bouté sur la définition du touriste selon l'Organisation mondiale du tourisme. Une définition qui reste utile puisque grâce à elle, au 31 décembre prochain, le Maroc serait à 5 millions de touristes, au lieu des 2.5 de millions de touristes internationaux.