Lorsque le chef de la brigade de la gendarmerie royale de la région d'Al Arjate fait signe au conducteur d'une grosse cylindrée de s'arrêter, ce dernier écrase le champignon et file à grande vitesse. Cela s'est passé sur la route entre Salé et Sidi Allal El Bahraoui où est dressé un barrage de la gendarmerie. Le chef de la brigade, présent sur les lieux à ce moment, a eu comme une intuition quand il a remarqué la voiture en train de s'approcher. Les gendarmes sautent à leur tour dans la Jeep de service et c'est la course-poursuite. La voiture en fuite continue sur sa lancée avec la Jeep des gendarmes à ses trousses mais elle va vite la devancer et disparaître de la vue des poursuivants. Mais, le gendarme qui conduit la Jeep ne s'arrête pas. Il continue de conduire accroché à son volant jusqu'au moment où il remarque le 4×4 stationné au niveau de l'entrée de la commune rurale S'houl. La Jeep s'arrête. Les gendarmes en descendent et se dirigent vers la voiture à bord de laquelle il n'y a plus personne. Sans aucun doute, le chauffeur et ceux qui l'accompagnent ont pris la poudre d'escampette. Les fouilles de la voiture commencent. Les enquêteurs y découvrent plus de 5.500 paquets de cigarettes de contrebande. La voiture appartient-elle à des contrebandiers ? Les enquêteurs découvrent également quelques documents appartenant à un jeune homme et d'autres à une femme. Qui sont ces deux personnes? D'abord, il semble, selon les documents découverts dans la voiture, que le jeune homme demeure dans la commune d'Aïn Atik, province de Skhirate. Pas de temps à perdre pour les enquêteurs qui se dépêchent sur Aïn Atik pour mener une surveillance autour du domicile du jeune. Dès que ce dernier sort de chez lui et met ses pieds dans une voiture visiblement de location, il est épinglé et conduit au siège de la gendarmerie royale pour être soumis aux interrogatoires. Il passe rapidement aux aveux surtout que les documents découverts ont permis aux enquêteurs de savoir que la voiture appartient à une femme qui demeure à Casablanca. Celle-ci a été convoquée. En fait, elle ne pensait jamais revoir sa voiture qui fait l'objet d'une plainte pour vol. Elle raconte aux enquêteurs qu'elle était à bord de sa voiture, à Casablanca, quand le mis en cause et d'autres personnes armées d'armes blanches l'ont surprise en lui demandant de descendre alors qu'elle venait de la démarrer. Craignant pour sa vie, elle s'est exécutée sans piper mot. En effet, le mis en cause déclare aux enquêteurs qu'il fait membre d'une bande de malfaiteurs qui ciblaient les automobilistes pour les menacer à l'arme blanche et les obliger à abandonner leurs bagnoles de luxe. Il ajoute qu'ils utilisaient ces voitures dans leurs déplacements entre Oujda, Nador, Rabat, Casablanca et Kenitra pour liquider leurs marchandises de contrebande principalement des cigarettes. Le mis en cause a été traduit devant le parquet général près la Cour d'appel de Rabat et des notes de recherches ont été diffusées contre ses complices qui sont activement recherchés à travers les quatre coins du pays.