Le Maroc est à l'abri de la Xylella fastidiosa. La bactérie qui nuit à plus de 200 espèces végétales, dont l'olivier, ne sévit pas au niveau national. C'est ce qu'a confirmé à ALM un représentant de l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA). Selon Salah Ritoune, chef du service de la protection du patrimoine végétal relevant de l'ONSSA, «le Maroc est toujours indemne de la bactérie. Sur la base d'un programme de surveillance phytosanitaire au niveau national, aucun cas de présence de la bactérie n'a été détecté. La Xylella fastidiosa est considérée au Maroc comme un organisme de quarantaine dont l'introduction est interdite». En effet, depuis la détection de cette bactérie, notamment en Italie, le Maroc a pris toutes les dispositions nécessaires pour interdir son introduction au niveau national. Des actions de surveillance ont été menées par les services de l'ONSSA au niveau de tous les vergers oléicoles et végétations voisines. Les services de protection des végétaux ont même notifié l'Organisation mondiale du commerce des mesures prises au Maroc afin d'aviser les pays touchés par ladite bactérie. «La Xylella fastidiosa est une maladie bactérienne fortement épidémique pouvant être transmise par le matériel végétal de multiplication et par des insectes vecteurs», explique le chef du service de la protection du patrimoine végétal. Et de préciser qu' «aucun moyen de lutte curative contre cette bactérie phytopathogène n'est actuellement connu. Sa propagation ne peut être contenue que par arrachage et destruction des arbres infestés et le contrôle des populations des insectes vecteurs». Les symptômes sur l'olivier se traduisent par des brûlures foliaires, suivies d'un desséchement généralisé des arbres. La bactérie a provoqué en Italie des desséchements sur feuilles et des symptômes de dépérissement rapide sur des milliers d'hectares d'oliviers. Notons qu'un projet régional d'assistance technique, financé par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture FAO, vient d'être lancé au profit de sept pays de la région MENA, dont le Maroc, l'Algérie, l'Egypte, la Libye, la Palestine et la Tunisie. Ce projet, préparé en réponse aux demandes des gouvernements des pays du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord, a pour objectif principal d'élaborer un plan d'urgence dans la région. «Il vise le renforcement des capacités desdits pays pour prévenir l'introduction et la dissémination de la bactérie Xylella fastidiosa, responsable du syndrome du déclin rapide de l'olivier, apparue en Italie», apprend-on du représentant de l'ONSSA. Le projet prévoit cinq actions. Citons en premier l'évaluation des capacités phytosanitaires. Cela concerne, entre autres, la réglementation, l'infrastructure, l'acquisition de matériel pour la surveillance, le diagnostic ainsi que l'analyse et la gestion de la bactérie. Il est également question de mettre en place des mesures préventives pour empêcher l'introduction et la dissémination de ladite bactérie dans les pays bénéficiaires. Le projet de coopération technique prévoit aussi la formation dans les domaines de surveillance, de l'inspection, du diagnostic et de la gestion. Par ailleurs, les agriculteurs seront formés aux risques de la bactérie, sa surveillance et l'application des mesures préventives.