Après avoir décidé de boycotter l'opération «Un million de cartables», les libraires semblent revenir sur leur décision. Et pour cause : ils ont trouvé un terrain d'entente avec les nouveaux pilotes de l'opération qui ne sont autres que les walis des régions. En marge d'une réunion tenue récemment, les gouverneurs ont promis aux professionnels de leur régler, dès septembre prochain, les impayés cumulés. C'est ce que révèle à ALM Ahmed Filali Ansari, président de l'Association marocaine des éditeurs. En effet, les libraires ont beaucoup contesté les retards de paiement par rapport aux fournitures commandées l'année dernière. La valeur totale des commandes a été de l'ordre de 350 millions de dirhams dont 100 millions de dirhams assurés par le ministère de l'éducation nationale et de la formation professionnelle. «Des 250 millions de dirhams restants, il reste à payer une part d'environ 40%», explique M. Filali Ansari. Et de poursuivre que «cette contribution qui, à ce jour n'a pas été respectée, représente la participation de plusieurs entités publiques et privées dans l'opération menée au titre de la rentrée scolaire 2015-2016». L'opération «Un million de cartables» fera cette année le bonheur d'au moins 4 millions de parents d'élèves, qui se verront dispensés de l'achat de livres et quelques autres fournitures. Pour l'actuelle rentrée scolaire, le changement guette sur plusieurs niveaux. L'opération «Un million de cartables» s'inscrit désormais dans le cadre de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH). De même, de nouveaux manuels sont prévus pour cette année scolaire. Le ministère de l'éducation nationale et de la formation professionnelle a exigé la correction d'un bon nombre de livres. Les modifications concernent à la fois le contenu et le visuel. Se référant aux professionnels du secteur, presque la totalité des nouvelles éditions est actuellement en vente chez les libraires. Ces livres concernent principalement l'enseignement primaire et collégial. Cependant, un ouvrage n'est toujours pas disponible. Il s'agit du manuel de l'éducation islamique qui est attendu pour début octobre. En effet, ce livre a fait l'objet d'une refonte totale. Pour respecter les délais fixés par le ministère de tutelle, les professionnels du secteur ont été contraints d'externaliser leur production. Les imprimeurs ont ainsi été acculés à imprimer chez leurs confrères étrangers, dont la production et le fret constituent une dépense considérable aux yeux des éditeurs marocains. «Presque la moitié de notre production a été faite en Espagne. Il s'agit là d'une vraie perte pour l'économie marocaine», précise un éditeur à ALM. Et de conclure que «les imprimeurs et éditeurs nationaux ont la capacité d'imprimer tous les manuels scolaires, même en grande quantité, sur le marché local à condition que la décision du ministère leur soit accordée bien à l'avance. La fin du premier semestre de l'année scolaire est le délai idéal pour entamer les démarches. Toutefois, ce n'est qu'au mois de juin que nous avons reçu les modifications à apporter aux manuels scolaires pour cette rentrée». Maryem Laftouty Journaliste stagiaire