Le ministère de l'Economie et des Finances a rendu publiques les lignes directrices du projet de loi de Finances pour l'année 2003. Le volet investissement n'a pas été particulièrement mis en avant. Il est de coutume dans le pays d'établir les prévisions du budget de l'Etat en fonction des aléas climatiques. Aussi, le projet de loi de Finances 2003 n'a pas échappé à cette logique. C'est ainsi que ce texte prend comme bases une campagne agricole moyen, un cours de pétrole fixé à 24$le baril. De même qu'il s'appuie sur une augmentation de 7 % des importations taxables, un taux d'inflation de 2 % et un taux de déficit du Trésor dans la limite de 3 %. Et contre toute attente, le projet de loi de Finances prévoit un taux de croissance de 4,5% du PIB. Encore plus, auprès du ministère de l'Economie et des Finances, on avance que ces hypothèses « peuvent être considérées comme réalistes, sinon prudentes concernant le cadre macro-économique prévisionnel pour l'année prochaine ». Autre disposition pour le moins insolite. Il s'agit de celle concernant la répartition de l'enveloppe globale pour 2003, qui s'élève à 139,51 milliards de DH. Si l'on en croit les orientations actuelles du pays, la primauté dans tous les secteurs est donnée à l'investissement. Toutefois, le prochain budget attribue 78,23 milliards de DH au poste relatif aux dépenses de fonctionnement, ce qui traduit une augmentation de l'ordre de 3,7%, en comparaison avec le budget précédent.En revanche, seulement 19,52 milliards de DH sont destinés aux dépenses d'investissement, soit une réduction de 2% par rapport au budget 2002. Ce qui revient à une réduction de l'ordre de 1,8% par rapport aux prévisions de la précédente loi de Finances. Pour sa part, la rubrique relative à l'investissement public ne connaît pas de grands changements. Le montant est maintenu autour des 64 milliards de DH, comprenant les interventions de l'Etat, celles des collectivités locales, des entreprises et des établissements publics. Le financement des dépenses, qu'elles soient de fonctionnement ou d'investissement repose sur les recettes prévues. Aussi, le montant total des recettes s'élève à 136,77 milliards de DH, soit une augmentation de 0,49%. Ces fonds proviennent essentiellement des recettes fiscales pour un montant de 82,36 milliards de DH, des produits et revenus du domaine, des monopoles, exploitations et participations de l'Etat et recettes diverses, l'ensemble génère des ressources de l'ordre de 6,53 milliards. Par ailleurs, les recettes relatives aux emprunts enregistrent un montant de 35,38 milliards de DH et celles des privatisations s'élèvent à 12,50 milliards de DH. Ce dernier chiffre pourrait représenter notamment les recettes de la cession de la Régie des Tabacs et certainement les autres licences en télécommunication. Pour leur part, les charges du service de la dette publique enregistrent une baisse de 10,59% par rapport au budget précédent, avec une somme de 41,76 milliards de DH. Le ministère de l'Economie et des Finances, justifie cette situation par « l'amélioration de la configuration de l'endettement de l'Etat tant au niveau du stock que les taux d'intérêts ».