Le dossier du Sahara et les violations des droits de l'Homme à Tindouf au menu Au cœur de la participation marocaine à ce rassemblement planétaire le dossier du Sahara et particulièrement les violations des droits de l'Homme à Tindouf. Une occasion pour sensibiliser l'opinion internationale et dénoncer de nouveau le drame humanitaire de ces camps de la honte. L'hymne national marocain a résonné haut et fort mardi soir dernier dans les rues de Montréal. C'était à l'occasion d'une marche en ouverture de la 12eme édition du Forum social mondial qui se clôture ce dimanche 14 août. «Allah, Al Watane Al Malik», «Le Sahara est marocain ! Laayoune Ayniya...» Les participants marocains, drapeau national à la main, ont clamé fort des slogans patriotiques à la gloire du Roi Mohammed VI et de la marocanité du Sahara lors de ce cortège. Une chaîne humaine constituée de milliers de personnes venues des quatre coins du monde qui a traversé plusieurs kilomètres à travers les principales artères de la métropole québécoise. Dès son démarrage la rencontre a, en effet, enregistré une forte participation marocaine. Et ce grâce à la mobilisation des associations actives de Marocains du Canada et de représentants d'ONG, de la société civile et d'organisations syndicales venues du Maroc. Au premier rang lors de cette marche cosmopolite, la renommée actrice marocaine Naima Lemcherki en tant que présidente du collectif Watanouna pour la libération des Marocains séquestrés à Tindouf. Comme en 2005, lors de sa création, cette organisation se mobilise à travers ce forum mondial pour sensibiliser l'opinion internationale sur cette cause et attirer l'attention sur les violations des droits de l'Homme dans cette région. C'était justement le thème d'une conférence organisée par le Forum des compétences canado-marocaines (FCCM) lors de ce conclave planétaire. Pour en débattre, l'association a fait appel à la doctorante chercheuse, Yasmine Hasnaoui, qui travaille sur une thèse sur le dossier du Sahara marocain, plus spécifiquement la politique étrangère de l'Algérie sur la question du Sahara bien avant le déclenchement du conflit. L'intervenante connue également pour être la présidente de la Moroccan-American Friendship Foundation (MAFF), a ainsi montré du doigt les conditions physique et morale des séquestrés de Tindouf. Elle a rappelé dans ce contexte que des milliers de Sahraouis sont dans cette situation privés de leurs droits les plus élémentaires depuis plus de quarante ans dans cette prison à ciel ouvert. «La communauté internationale a peu fait malheureusement pour protéger le droits de ces populations dans ce qui est devenu selon le Haut- commissariat aux réfugiés (HCR) une des situations considérée des plus longues dans le monde», déplore la chercheuse. Pour elle, la responsabilité de l'Algérie est avérée dans ce drame humanitaire. «J'ai interviewé dans le cadre de mes recherches doctorales trente personnalités à travers le monde qui sont spécialistes de la question du Sahara et toutes certifient que sans l'Algérie, le Polisario n'aurait jamais existé», souligne-t-elle. «L'Algérie a fabriqué le Polisario, l'a armé et l'a installé sur son territoire et refuse au Haut commissariat aux réfugiés de venir enquêter et recenser la population séquestrée dans les camps de Tindouf. C'est à elle de lever ce blocus dans ces camps de la honte», poursuit-elle. En attendant ce forum mondial est justement l'occasion pour éclairer l'opinion publique sur ce dossier et dénoncer l'asservissement des familles, dans les camps de la honte, contrairement aux conventions et droits internationaux.