Plusieurs incidents survenus récemment laissent présager une froideur dans les relations bilatérales Le président de la République de Mauritanie envoie un message de félicitations à l'occasion de la Fête du Trône. Officiellement, les relations maroco-mauritanienes restent maintenues. Pourtant, plusieurs incidents laissent présager, aujourd'hui, une froideur dans les relations bilatérales avec au passage quelques provocations côté mauritanien. La dernière en date remonte à quelques jours. Les responsables mauritaniens sont les premiers à connaître la sensibilité de la question du Sahara et pourtant…. les autorités mauritaniennes n'ont trouvé aucun mal à afficher la carte du Maroc tronquée de son Sahara au cours du dernier sommet de la Ligue arabe. Plusieurs incidents diplomatiques de ce genre sont en effet venus compliquer les relations entre deux pays liés depuis de longues années par des relations solides d'amitié. Quelques semaines auparavant, la présidence mauritanienne ne reçoit pas deux émissaires marocains, à savoir Nacer Bourita, le ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères et de la coopération, et Mohamed Yassine Mansouri, directeur général de la DGED (Direction générale des études et de la documentation), le service des renseignements extérieurs. S'agit-il d'une véritable crise diplomatique entre le Royaume et la Mauritanie ? Contacté, un haut responsable marocain n'a pas souhaité donner de position sur ce dossier jugé trop sensible aujourd'hui. L'absence d'un ambassadeur mauritanien au Maroc depuis plusieurs années déjà en dit long sur la tension qui semble s'installer dans la durée entre les deux pays. Lagouira Mais une autre polémique fait surface aujourd'hui concernant cette fois-ci Lagouira. Cette petite région à l'extrême sud du Maroc est considérée depuis toujours comme une partie intégrante du territoire national du Royaume. Dans les faits, la gendarmerie mauritanienne effectuait des patrouilles dans cette région très peu peuplée. Seulement voilà, des informations circulent sur le renforcement des positions militaires de la Mauritanie alors que des soldats auraient hissé le drapeau mauritanien. Une délégation marocaine est dépêchée en Mauritanie pour rencontrer le président mauritanien. Très peu d'informations ont filtré sur cette réunion et sur les résultats des échanges entre les deux parties. Ces derniers jours, le même sujet refait surface. Les militaires mauritaniens auraient de nouveau renforcé leurs positions dans la région. Si ces informations sont confirmées, elles risquent de rendre la situation beaucoup plus compliquée. Reste à savoir comment les choses vont évoluer dans les prochains mois et semaines. Il faut dire que la Mauritanie est restée neutre depuis le déclenchement du conflit du Sahara marocain. Les deux pays ont toujours gardé des relations plutôt amicales du temps où ce pays était dirigé par Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya. La Mauritanie est gouvernée aujourd'hui par Mohamed Ould Abdel Aziz qui est arrivé au pouvoir en 2008 à l'issue d'un coup d'Etat. Crise politique en Mauritanie La présidence mauritanienne avait proposé en mai une révision de la Constitution du pays. Une révision tout de suite rejetée par l'opposition du pays. Dans ce sens, une manifestation de l'opposition a eu lieu quelques jours après l'annonce du président à Nouakchott. Plusieurs milliers de personnes avaient alors manifesté dans la capitale du pays scandant un «non» au projet de révision constitutionnelle annoncé le 3 mai par Mohamed Ould Abdel Aziz. Le projet en question prévoit notamment la suppression du Sénat. Si les opposants se mobilisent, c'est parce qu'ils considèrent que le président en place prépare le terrain pour rester au pouvoir. En effet, la Constitution mauritanienne limite les mandats présidentiels à deux seulement. Réélu en 2014, le président en poste terminera son deuxième et dernier mandat dans peu de temps. A noter que la présidence avait annoncé l'ouverture d'un dialogue national avec la participation de l'opposition du pays pour trouver un terrain d'entente concernant la réforme constitutionnelle.