Quel rôle joue la société civile quand il s'agit de protéger les droits des adolescentes au Maroc ? Une question qui a suscité les réponses de différents acteurs associatifs lors de la célébration de la journée mondiale de la population. La rencontre, organisée par le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) Maroc, hier à Rabat, a permis d'étaler les actions mises en œuvre par plusieurs associations engagées, défendant les droits de l'Homme en général et les mineures en particulier. Après le vote du projet de loi 19.12, qui interdit le travail des domestiques qui ont moins de 16 ans, la problématique de la «jeune fille marocaine» et ses droits revient en force. Cette fois, il est question de son individualité, de son droit à l'éducation ainsi que son droit à la santé. A cet effet, plusieurs organisations non gouvernementales se sont mobilisées afin d'assurer une meilleure intégration de la femme marocaine, et ce depuis un âge précoce – l'adolescence. Pour l'UNFPA, le choix de la thématique de cette année est né du constat fait dans de nombreux pays qu'une fille qui atteint la puberté est jugée par sa famille et sa communauté prête pour le mariage. Ceci implique sa prédisposition à la grossesse, et aussi à l'accouchement. C'est ainsi que dans les pays arabes, et en particulier les pays musulmans, l'adolescente est systématiquement «donnée» en mariage et contrainte de quitter l'école. Selon l'UNFPA, en 2015, trois millions de filles ont été mariées avant 18 ans dans la région arabe. Pire encore, la «femme-enfant» peut tomber dans un état débilitant pour avoir donné le jour à un enfant avant que son corps n'y soit prêt. Ainsi l'adolescente se voit refuser ses droits les plus fondamentaux. Pour Babatunde Osotimehin, directeur exécutif de l'UNFPA, l'adolescente, si jeune soit-elle, a le droit de contrôler sa propre vie avant tout. «Les dirigeants et les communautés doivent se préoccuper avant tout à prendre la défense des droits fondamentaux des adolescentes les plus marginalisées. Elles ont le droit de comprendre et de contrôler leur propre corps et de donner forme à leur propre vie», déclare Babatunde Osotimehin. A cet effet, différentes associations se sont réunies lors de cette rencontre, afin de débattre des actions mises en œuvre sur les différents plans : social, éducatif et aussi légal. Pour ces ONG, le rôle de la société civile est primordial. C'est ainsi que les acteurs associatifs, dont l'Association marocaine de la planification familiale, ont mis en place plusieurs actions basées sur l'écoute, la sensibilisation préventive, l'hébergement et aussi l'appui à l'éducation des filles victimes de violences. Par ailleurs, une carence au niveau du suivi des cas est omniprésente. Maryem Laftouty (journaliste stagiaire)