La Chine peut se targuer d'un double record. Première en nombre de superordinateurs, elle l'est désormais en termes de puissance de calcul. Le Sunway TaihuLight, capable d'effectuer 93 quadrillions de calculs par seconde (soit une capacité de 93 pétaflops), est désormais le plus puissant au monde. Il est trois fois plus rapide que le Tianhe-2, un autre système chinois qui occupait jusqu'alors la première place. Il est surtout cinq fois plus puissant que le premier superordinateur américain, Titan, désormais relégué à la troisième place du classement mondial réalisé deux fois par an par le cabinet spécialisé Top500. Le Sunway TaihuLight a été conçu par une société d'Etat, le Shanghai High Performance IC Center. Situé dans la ville de Wuxi, il sert notamment à la recherche dans les domaines climatique, biologique et industriel. Si la Chine est désormais la plus grande puissance informatique au monde, elle ne compte pas s'arrêter là. Le pays cherche à dépendre de moins en moins des technologies étrangères. Le Sunway TaihuLight est équipé de 41.000 processeurs, tous de fabrication chinoise, alors que les précédents systèmes incluaient des puces de fabricants américains, provenant principalement d'Intel. Ce superordinateur se distingue aussi par sa consommation d'énergie, jugée «excellente» par le site top500.org. Il consomme 6 gigaflops/watt, soit un peu moins que le Tianhe-2, pourtant trois fois moins puissant. Il y a encore quinze ans, le Top500 ne comptait aucun ordinateur d'origine chinoise. Désormais, la Chine détient 167 places dans ce classement et dépasse ainsi les Américains, qui en comptent 165. Si le Japon, la Suisse, l'Allemagne et l'Arabie Saoudite figurent parmi les dix premières puissances informatiques, la France conserve tout de même une bonne position. Selon Lefigaro, la première machine française, Pangea, exploitée par Total, occupe la 11e place du classement mondial. Le triplement de sa puissance de calcul lui a permis de gagner 21 places en six mois. Pangea est suivi du Prolix de Météo France, le 40e plus puissant au monde. Dix-huit systèmes français figurent dans ce classement. Huit d'entre eux sont fabriqués par le groupe français Atos-Bull, qui veut se positionner sur le marché de l'informatique de haute puissance.