Chacun aujourd'hui, acteur politique, militant associatif, journaliste, politologue……peut tirer ses propres conclusions de l'élection qui vient d'avoir lieu au Maroc. Toutes méritent d'être lues car elles permettent différentes visions, différentes interprétations du scrutin, dès lors que la première des constatations s'impose : les Marocains ont voté librement ! Chacun aujourd'hui, acteur politique, militant associatif, journaliste, politologue……peut tirer ses propres conclusions de l'élection qui vient d'avoir lieu au Maroc. Toutes méritent d'être lues car elles permettent différentes visions, différentes interprétations du scrutin, dès lors que la première des constatations s'impose : les Marocains ont voté librement ! Modestement, à la place qui est la mienne, et pour avoir eu la possibilité de vivre ce moment avec les jeunes de différents quartiers populaires : Hay Mohammadi , Aïn Sebaâ, Derb Sultan, Hay Salam, Hermitage…..j'en tire un enseignement incontournable : il y a urgence à s'atteler à une politique de proximité. Il y a urgence à (re)trouver le chemin des quartiers populaires, à écouter, à dialoguer avec la population des Hays et des Derbs, à leur (re)donner confiance,respect, dignité, il y a urgence à être présent et à ouvrir le vrai chantier d'une politique de la jeunesse, à (re)donner un sens et un contenu au mot proximité. Ne voyez dans ces lignes aucune volonté de donner des leçons : il n'est plus le temps aux chamailleries et autres mesquineries, il est temps de se mobiliser. Riche de mon expérience dans les banlieues de France et fort de ces mois passés à développer un embryon de mouvement associatif dans les quartiers populaires du Maroc, j'ai pu vérifier sur le terrain à quel point la rélégation vécue par les jeunes de milieu modeste était lourde de conséquences. Livrés à eux-mêmes, ou ayant le sentiment de l'être, ce qui après tout revient au même, les jeunes de quartiers «défavorisés» représentent aujourd'hui une population en déshérence, fragile et vulnérable. Des personnes, admirables de dévouement n'ont certes pas attendu ces lignes pour agir, s'engager, lutter au quotidien, sur le terrain. Ils sont cependant trop peu nombreux -et sans véritables moyens- face aux enjeux. Société civile, classe politique mais aussi chefs d'entreprise, médias, leaders d'opinion….doivent participer, s'investir dans ce travail de fourmis qu'est le travail de proximité. Je suis persuadé qu'il faut retourner à cette «cellule» de base, à cette case départ que représente le quartier, car en un mot comme en cent, c'est là que ça se passe. Si l'ont veut un Maroc ouvert, moderne, tolérant, il nous faut permettre à la jeunesse d'être ouverte, moderne, tolérante. Or, lorsque l'ont passe son temps à «tenir les murs»,lorsqu' à 20 ans on tue le temps, lorsque l'horizon se limite aux frontières du quartier comment ne pas être fermé, plein de rancœur et prêt à tout, puisque n'ayant rien à perdre? Ces élections qui donnent une vision réelle du Maroc tel qu'en lui-même et qui, dans un monde où la démocratie régresse, constituent une formidable espoir doivent cependant servir à un sursaut : le sursaut de ceux qui se sont comportés en spectateurs alors qu'il faut aujourd'hui être acteurs ! Acteurs, c'est ce qu'ont décidé d'être nombre de jeunes qui organisent le jeudi 17 octobre, au local de l'association Initiative Urbaine à Hay Mohammadi, un débat intitulé : jeunesse des quartiers populaires : comment œuvrer contre la relégation ? Le sujet mérite bien plus que cette chronique, rendez-vous donc à Hay Mohammadi !