Marwane Barghouti a renoncé à participer à la course au pouvoir. Mahmoud Abbas est devenu par conséquent le candidat le plus sérieux du scrutin prévu le 9 janvier. Il est favori pour la succession du défunt Arafat. L'annonce de M. Barghouthi vendredi soir a surtout écarté la possibilité de dissensions au sein du Fatah, principal mouvement palestinien dont la plus haute instance a désigné Mahmoud Abbas comme son candidat pour remplacer Arafat décédé le 11 novembre. Avant de parler de la succession de Yasser Arafat, il importe de signaler que Mahmoud Abbas, alias Abou Mazen a d'emblée donné un signal positif à l'égard de la jeune génération. Il s'est en effet engagé à organiser des élections internes au Fatah. Des élections que la jeune génération réclamait depuis longtemps, et qui a été la cause de beaucoup de problèmes lorsque Arafat était vivant, car ce dernier avait toujours refusé cette idée. Les observateurs ont vite fait d'interpréter l'engagement de Mahmoud Abbas comme étant une promesse tacite à l'encontre de Barghouti de se voir offrir un rôle en échange de son renoncement à faire acte de candidature à la présidence de l'Autorité palestinienne. Il convient de rappeler que c'est le Conseil révolutionnaire du Fatah qui a donné son aval à la désignation de Mahmoud Abbas en tant que candidat à la présidentielle du 9 janvier. En conséquence, si Marwane Barghouti veut tout de même se présenter il devra le faire en tant qu'indépendant. Dans cette hypothèse, le risque est grand d'une division du vote populaire au détriment d'Abbas et de Barghouti. Un risque très dangereux de l'affaiblissement de Fatah. C'est pour cette raison que les jeunes, qui soutiennent Barghouti n'étaient pas favorables à ce qu'il présente sa candidature, de crainte que quelqu'un de l'extérieur ne remporte cette élection, profitant de la division des membres de la plus grande des factions palestiniennes. L'on parle également de négociations en coulisses au sein de la direction palestinienne et qui tournent désormais autour du rôle éventuel du populaire Marwane Barghouti, et de la relève de génération qu'il incarne face à la vieille garde. Par ailleurs, le groupe armé lié au mouvement Fatah, les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, devenues les Brigades du martyr Yasser Arafat, ont indiqué dimanche dans un communiqué qu'elles soutiennent la candidature du chef de l'OLP Mahmoud Abbas à l'élection du président de l'Autorité palestinienne. «Nous annonçons notre engagement total à soutenir notre frère Abou Mazen qui, nous le pensons, accomplira la volonté du peuple palestinien», a indiqué ce groupe qui échappe au contrôle du Fatah. Du coup, le nouveau chef de l'OLP Mahmoud Abbas, qui a toujours considéré que l'Intifada a été contre-productive, semble assuré de succéder à Yasser Arafat à la tête de l'Autorité palestinienne. Dans une interview publiée par Newsweek, dans son édition datée de lundi Abbas se déclare prêt à un sommet avec Sharon, mais après les élections du 9 janvier dans les territoires palestiniens. «Après les élections, je serai prêt à rencontrer Ariel Sharon à n'importe quel moment», a-t-il déclaré. De son côté, Ariel Sharon a déclaré au même journal: «Quand ils voudront qu'on se rencontre, on se rencontrera ». Sharon a ajouté qu'il restait fidèle à son plan de désengagement de la bande de Gaza. Le Premier ministre israélien a aussi laissé entendre pour la première fois qu'il tenterait de discuter de son plan de retrait, l'an prochain, des soldats et des colons israéliens de la bande de Gaza qui a jusqu'ici été taxé de plan unilatéral par les Palestiniens. « Je ne vais pas ménager les efforts pour coordonner notre plan de désengagement avec le nouveau gouvernement palestinien - un qui puisse assurer le contrôle des régions que nous évacuons», a dit Sharon. Mahmoud Abbas a estimé de son côté que les Palestiniens n'étaient pas encore prêts à assurer la sécurité à Gaza mais il a ajouté qu'il espérait que cela serait possible. Toutefois, le nom de Barghouti sera très probablement candidat aux élections du 9 janvier. Mustapha Barghouti, militant démocrate et partisan d'une résistance non violente à l'occupation israélienne, a annoncé samedi sa candidature pour succéder à Yasser Arafat à la tête de l'Autorité palestinienne. Mais s'il porte le même nom que Marwane Barghouti, ce médecin formé en Russie et aux Etats-Unis n'a pas de lien de parenté direct avec lui.C'est un candidat malheureux lors des législatives de 1996 et membre de la délégation palestinienne à la conférence de Madrid, en 1991. Mais il affrontera quand même, Mahmoud Abbas, si sa candidature est officialisée.