Sans pudeur, il clamait son innocence tout en expliquant que leur relation amoureuse remonte à plus d'un an. Il essayait de tourner le dos à la réalité qu'elle est encore mineure, à quinze ans, et qu'il est son aîné de seize ans. Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Il se tient devant les trois magistrats tout en continuant à se disculper d'avoir détourné cette collégienne. «De son plein gré, on a entretenu une relation amoureuse», a-t-il expliqué à la Cour qui l'écoutait attentivement tout en ajoutant qu'il l'aimait et l'aime encore et souhaite l'épouser le plus tôt possible. Au contraire, la collégienne qui vient de se tenir devant la Cour en compagnie de sa mère a précisé lors de son interrogatoire : « Je ne l'ai jamais aimé... Juste, il me versait de l'argent pour qu'on reste ensemble». Leur histoire remonte à plus d'une année, selon le dossier de l'affaire, quand ce jeune homme, employé de son état, a croisé cette collégienne qui demeure non loin de chez lui au quartier Azhar, dans la capitale économique. Il lui a exprimé son amour au point qu'elle a cru à ses paroles. Elle n'a pas manifesté le moindre refus. Tous deux se rencontraient pour aller au café, puis chez lui pour partager le même lit. Il lui versait, à chaque fois, des sommes d'argent allant de 50 à 100 DH. «Je lui versais de l'argent puisqu'elle en avait besoin et non en contrepartie des moments qu'on passait ensemble», a expliqué le jeune homme qui a précisé qu'il n'est pas allé jusqu'à la pénétration. Le gynécologue qui a examiné la victime l'a confirmé dans le certificat médical en précisant que son hymne est encore intact. Par ailleurs, la mère de la collégienne a affirmé à la Cour qu'elle a remarqué que sa fille se renfermait sur elle sans plus leur adresser la parole, ni à elle, ni à son père, ni à ses frères et sœurs. Demandant explication à sa fille, celle-ci a fondu en larmes pour enfin tout dire. «Je regrette d'avoir répondu la première fois à son appel au lit», a précisé la collégienne à la Cour tout en ajoutant qu'elle ne pouvait plus lui céder. «Il a profité de son innocence», a confirmé le représentant du ministère public qui a requis la peine maximale contre le mis en cause. Verdict : 3 ans de réclusion criminelle pour détournement d'une mineure et attentat à la pudeur.