Le Crédit du Maroc Capital (CDMC) vient de publier une étude relative à l'introduction en Bourse de Maroc Telecom. Synthèse. Faut-il souscrire à l'action de Maroc Telecom lors de sa prochaine introduction en Bourse ? Une étude du CDMC, réalisé le 1er novembre a tenté d'apporter quelques éléments de réponse à cette question d'actualité. Il en découle que l'opérateur historique affiche une bonne santé financière, caractérisée principalement par une bonne rentabilité et un faible endettement, en comparaison aux sociétés de télécommunications dans les pays émergents. Dans le but d'évaluer Maroc Telecom, CDMC a adopté une approche multicritère, basée sur la première méthode, à savoir les méthodes des multiples des sociétés comparables cotées et celle d'actualisation des flux futurs de la trésorerie disponible. Ainsi, la valeur moyenne des fonds propres de Maroc Telecom par les deux méthodes ressort à 64,4 M de Dh. Ce qui représente une valeur de 73,3 Dh par action. Sur le registre comptable, l'étude révèle que les comptes consolidés du groupe sont conformes aux normes comptables françaises et sont établis à partir des comptes sociaux de Maroc Telecom et ses filiales. Concernant les indicateurs de rentabilité 2001-2003, l'étude note que le chiffre d'affaires du groupe durant les trois derniers exercices s'est fortement amélioré passant de 14,3 M de Dh en 2001 à 15,9 M Dh à fin 2003. Cette progression se justifie essentiellement par la croissance du parc clients mobile allant de 3 663 000 à 5 214 000 clients au terme des exercices 2001 et 2003. D'autre part, la baisse puis la suppression totale de la contrepartie financière (de 4 à 2% du chiffre d'affaires en 2002, puis 0% en 2003), combinées à la maîtrise des charges du personnel ont permis la réduction des charges d'exploitation hors amortissements de près de 4% sur les trois derniers exercices. Pour maintenir un niveau de qualité de référence, l'étude explique que Maroc Telecom procède annuellement à plus de 2 M de Dh d'investissements. Par conséquent, les charges d'amortissement et de provisionnement de ces immobilisations correspondent à plus de 14% de son chiffre d'affaires. La forte croissance des produits d'exploitation accompagnée d'une amélioration des charges d'exploitation ont permis à la société d'afficher, à fin 2003, un résultat d'exploitation de 6 776 MDh, contre 3.770 MDh au terme de l'exercice 2001. L'étude note que la part du mobile correspond à près de 39% de ce résultat au lieu de 28% en 2001. Le résultat net 2003 s'établit, lui, à 5 092 MDh en nette progression par rapport à ceux de 2001 et 2002 et représentant une marge nette de 32%. Ces performances combinées à la forte croissance de la rentabilité de la société sur la même période, a relevé le total des «réserves et résultats consolidés» à 8 946 MDh en 2003, contre 3 935 MDh en 2001. Par conséquent, les actionnaires de la société ont fixé le dividende courant à 2 750 MDh, contre 2 500 MDh en 2002 et d'y rajouter un dividende exceptionnel de 2 374 MDh, relevant ainsi le taux de distribution à plus de 100% du résultat net. L'endettement de la société continue son trend baissier : 1 515 MDh contre 1 607 MDh six mois plus tôt. L'étude fait observer sur ce registre que tous les prêts consentis à la société Maroc Telecom sont garantis par l'Etat marocain. Concernant l'évolution future, le Business plan 2004-2008 établit deux scénarii d'évolution. Selon le scénario retenu, la valeur des fonds propres de Maroc Telecom par la méthode d'actualisation deas flux futurs de trésorerie disponible (DCF) varie dans une fourchette de 66,4 à 67,6 M de Dh, soit 75,6 à 76,9 Dh par action. Les auteurs ont retenu une moyenne de 76,2 Dh par action. L'analyse de sensibilité de la valeur des fonds propres de Maroc Telecom par rapport au taux de progression du chiffre d'affaires 2004, au taux d'actualisation et au taux de croissance à l'infini fait ressortir une fourchette de 60,4 – 75,4 M de Dh, soit une valeur par action entre 68,7 et 85,8 Dh.